Le Ministère des Armées se dote d’un supercalculateur pour l’IA classifiée

Comme l’avait mentionné Bertrand Rondepierre, directeur de l’Agence Ministérielle pour l’Intelligence Artificielle de Défense (AMIAD), dans son interview, l’un des défis de cette nouvelle agence était de se doter des ressources de calcul nécessaires à ses missions. Après le long suspens d’une compétition ayant vu s’affronter Atos/Bull et un consortium HPE et Orange, c’est finalement ce dernier qui a remporté le marché. L’information a été confirmée par un communiqué du Ministère des Armées et des Anciens Combattants.

A côté d’une quinzaine de centres de calcul au plus près des forces, c’est donc le plus puissant supercalculateur classifié d’Europe qui va être construit pour une livraison à l’automne 2025 et une mise en production en fin d’année. Installé au fort du Mont-Valérien, ce supercalculateur traitera de manière totalement déconnectée des données de la plus haute confidentialité sous la supervision uniquement de citoyens français habilités au secret de la défense nationale. Les descriptifs techniques détaillés du supercalculateur comme son coût n’ont pas été communiqués.

Il s’agit là d’une première étape et le Ministère annonce d’ores et déjà la mise en place d’un plan de politique industrielle pour les supercalculateurs dédiés à la Défense. Le choix de HPE pour la fabrication des serveurs a fait grincé quelques dents à l’heure où Atos connaît bien des difficultés et où sa filiale Bull est le dernier fabriquant de serveurs souverain. Mais il faut se souvenir qu’aucun microprocesseur adapté à un supercalculateur, CPU ou GPU, n’est aujourd’hui de technologie européenne. HP, avant sa séparation d’avec HPE, était le co-concepteur (avec Intel) de l’Itanium, processeur qui a longtemps équipé tous les supercalculateurs souverains français Bull, notamment pour la Défense et la recherche nucléaire militaire.

En savoir plus

- Le communiqué du Ministère des Armées et des Anciens Combattants.