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IA : nécessité d’un dialogue social

Par Bertrand Lemaire | Le | Management

La CFDT, la CFE-CGC, FO Cadres et l’UGICT CGT ont travaillé sous la coordination de l’IRES sur les conséquences de l’émergence de l’IA avec l’appui de la CFTC.

L’IA nécessite un dialogue entre humains. - © Kiquebg / Pixabay
L’IA nécessite un dialogue entre humains. - © Kiquebg / Pixabay

En décembre 2024, la CFE-CGC avait pris une position sur l’irruption de l’IA/IAG en entreprises, rappelant la nécessité d’un dialogue social autour de toutes les évolutions majeures des conditions de travail. Ce syndicat n’est pas le seul à se préoccuper de la question. Sous la coordination de l’IRES (Institut de Recherches Economiques et Sociales) et avec un financement de l’ANACT (Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail), la CFDT, la CFE-CGC, FO Cadres et l’UGICT CGT ont également travaillé sur ce sujet dans le cadre du projet DIALIA (« Dialogue IA »). Il en résulte, là aussi, une prise de position des syndicats concernés, également contre-signée par la CFTC.

L’objectif affiché est de favoriser « des systèmes d’intelligence artificiels vertueux dans leurs finalités comme leurs modalités, humainement respectueux des droits de la protection des données, des droits fondamentaux et garantissant que l’humain prend toujours la décision ». Une telle finalité passe nécessairement par un dialogue constructif aussi bien au niveau interprofessionnel que dans chaque entreprise. Les signataires insistent sur le fait qu’il ne s’agit ni de freiner l’innovation ni de remettre en cause la valeur ajoutée de l’IA mais bien de faire en sorte que cette évolution serve l’humain, et pas seulement les bénéfices des fournisseurs d’IA.

Les signataires regrettent : « force est de constater que la place accordée aujourd’hui au dialogue social est faible. (…) Au niveau français, le dialogue social est quasi inexistant avec les pouvoirs publics comme en entreprise et dans l’administration.  » Au sein même des entreprises, la course à l’échalote semble avoir pris le pas sur un usage raisonné de la technologie : « la stratégie IA est rarement explicitement abordée dans les orientations stratégiques. Ses impacts sont peu évoqués dans la gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences. » Evidemment, la conclusion s’impose d’elle-même : « il est important que la dimension travail soit systématiquement prise en compte dans les réflexions stratégiques sur l’IA et que des représentants des travailleurs soient présents dans ce dialogue des parties prenantes. »


En savoir plus

- Présentation du projet DIALIA (“Dialogue IA”).