Intrapreneur d’État : une compétence en elle-même
La DINUM (Direction Interministérielle du Numérique) a certifié onze intrapreneurs d’État pour que leur expérience soit reconnue.

Le programme Beta.gouv.fr est hébergé par la DINUM (Direction Interministérielle du Numérique) et vise à soutenir la création de start-ups d’État. Le concept de start-up d’État a été développé au fil des années pour créer de nouveaux services (en principe à base numérique) avec une équipe projet dédiée, en dehors des hiérarchies habituelles. La direction d’une telle start-up d’État constitue évidemment une expérience professionnelle particulièrement enrichissante pour l’agent concerné. Pour que cette expérience soit reconnue, la DINUM a mis en place une certification « Concevoir un service public numérique au sein de l’État » destinée à reconnaître cette expérience. Une nouvelle promotion de onze intrapreneurs, issus des candidatures reçues lors du dernier appel, vient ainsi de recevoir leur certification début mars à l’occasion d’une cérémonie en présence de Stéphanie Schaer, directrice interministérielle du numérique.
Deux sessions de recueil de candidatures sont organisées chaque année, en novembre et en mai. Les candidats doivent être des intrapreneurs d’une start-up d’État en phase dite « d’accélération ». Cette phase correspond à la préparation du transfert du projet supporté par Beta.gouv.fr vers l’administration d’origine et, donc, au passage de l’expérimental au déploiement réel avec passage à l’échelle et pérennisation. Les candidats remettent un dossier sur leur expérience et s’entretiennent ensuite durant une heure avec un jury composé d’un responsable de portefeuille de start-ups d’État et d’un intrapreneur ayant déjà reçu la certification. L’intrapreneur reçoit la réponse sur sa certification dans un délai d’un mois.
Une certification professionnelle comme une reconnaissance
La certification « Concevoir un service public numérique au sein de l’État » repose sur une série de huit compétences. Il s’agit autant de savoir conduire un projet, y compris au niveau des études préalables de besoins, que de savoir le déployer et donc gérer la conduite du changement, en passant par la recherche de financement, la création d’un produit minimum viable (MVP), la promotion auprès des utilisateurs potentiels, etc. La certification peut être accordée autant à un agent titulaire de la fonction publique qu’à un agent de statut privé.
Mathieu Fernandez, l’un des lauréats, souligne ainsi : « j’ai énormément appris avec ce projet » de start-up d’État. « Les méthodes de travail utilisées en start-up (agile, kanban…) sont pour la plupart étrangères à nos parcours classiques de fonctionnaires et donc de nos formations » reconnaît un autre lauréat, Pierre Catala, ingénieur issu de l’Ecole Polytechnique et militaire de carrière. Si la certification est un moyen d’acquérir de la légitimité dans un rôle d’intrapreneur, elle permet aussi, selon lui, de « valoriser cette expérience unique et plutôt méconnue au sein de l’administration ». « Dépasser le syndrome de l’imposteur » est aussi mis en avant par l’intrapreneuse Alexandra Oujebbour. Pour Tiphany Genin, une autre lauréate, la certification permet de « faire valoir mes compétences nouvellement acquises auprès de mon employeur actuel (et des futurs !) » et, d’ailleurs, elle a récemment obtenu un nouveau poste. Elle ajoute : « je suis persuadée que les compétences de management et de gestion de projet numérique acquises grâce à l’intraprenariat sont des atouts considérables pour la performance de la fonction publique. » Agathe Latreille, issue de France Travail, souligne quant à elle « l’objectif de créer des solutions utiles et concrètes pour ceux qui accompagnent les citoyens. »
En savoir plus
- Sur le site de la DINUM : « Rencontre avec des intrapreneurs de Startups d’État engagés dans la conception d’un service public numérique ».
Pousser la mixité dans le numérique d’Etat
Selon les chiffres de la DGAFP (le DRH de la Fonction Publique) et du Conseil Général de l’Economie, la part des femmes est de 46,8 % tous secteurs d’activité professionnels confondus et de 27 % dans les métiers numériques, avec un chiffre qui peut baisser à moins de 15 % dans les fonctions les plus techniques. Dans la Fonction Publique d’État, il y a 54 % de femmes, mais seulement 25 % dans les effectifs du numérique public. 67 % des cadres sont des femmes mais seulement 32 % au niveau de l’encadrement supérieur.
Face à cette situation, la DINUM a organisé le 10 mars 2025 un événement « Ensemble pour la mixité dans le numérique public ». Celui-ci a été l’occasion de lancer la Communauté « Mixité & Numérique ». En s’y inscrivant, les agents souhaitant développer la mixité dans les métiers du numérique échanger avec leurs pairs, participer à des ateliers, accéder à des dispositifs d’accompagnement, bénéficier d’un réseau d’entraide…
S’inscrire à la Communauté « Mixité & Numérique » portée par la DINUM.