Vous êtes connectés un quart de votre vie !
Selon le « Baromètre du numérique » de l’Arcep et du Credoc, les Français passent le quart de leur vie connectés pour des raisons personnelles.

C’est devenu un sujet de moquerie : les personnes marchant dans la rue comme des zombies, en train de regarder leur smartphone. Faut-il vraiment en rire ou s’en inquiéter à l’heure où l’on multiplie les services numériques dans toutes les entreprises et administrations ? N’y-a-t-il pas une urgence à la déconnexion ? C’est ce que l’on pourrait déduire des résultats de la dernière édition du « Baromètre du numérique » de l’Arcep, basée sur une enquête du Credoc. Si la capacité à se connecter est désormais quasiment universelle en France, l’excès de connexion est souligné par l’étude.
Le taux d’équipement individuel continue ainsi de progresser et, désormais, la quasi-totalité de la population est « connectée » en 2024 : 98 % des 12 ans et plus sont équipés d’un téléphone mobile (+4 points en un an), 91 % d’un smartphone et 89 % d’un ordinateur. 40 % des foyers possèdent d’autres objets connectés (enceintes, domotique, électroménager…). La moitié de la population utilise des services de stockage en ligne, généralement gratuits (alors que l’adage « si c’est gratuit, c’est toi le produit » n’a jamais été autant juste). L’empreinte carbone des terminaux est un sujet croissant d’inquiétude : 40 % savent que leur opérateur a l’obligation de leur fournir l’empreinte carbone de leur consommation de données depuis janvier 2022 mais seulement 28 % la consultent et 14 % sont ainsi incités à réduire leur connexion. Côté terminaux, le taux de conservation sur une durée de plus de trois ans progresse, passant de 16 % à 27 % entre 2020 et 2024. Mais 78 % des smartphones sont achetés neufs, 22 % d’occasion ou redonditionnés.
Les usages continuent d’exploser
Côté réseaux, la part du cuivre continue sa chute alors qu’il était majoritaire en 2020. Désormais, 75 % des personnes disposant d’une connexion à Internet fixe sont connectés via la fibre ou le câble, ce taux n’étant que de 69 % dans les communes de moins de 20 000 habitants. En quatre ans, les titulaires de forfaits de plus de 100 Go a doublé passant de 15 à 32 % des répondants, même si les deux tiers des individus ne consomment quasiment jamais la totalité des volumes disponibles. La consommation moyenne de données sur les réseaux mobiles (16,5 Go par mois et par carte SIM) continue de progresser même si cette progression ralentit : +10 % en 2024 contre environ +25 %/an entre 2020 et 2023.
Entré en vigueur en mars 2024, le règlement européen sur les marchés numériques (DMA) amène quelques évolutions sensibles comme l’information des consommateurs sur leurs nouveaux droits. Mais c’est bien le temps moyen d’usage des écrans (smartphones, ordinateurs…) qui doit inquiéter : il est, en moyenne, désormais de quatre heures par jour, soit le quart du temps éveillé. 42 % des répondants estiment cependant passer trop de temps connecté, et même beaucoup trop pour 19 %.
A propos de l’étude
Le « Baromètre du numérique » est une étude récurrente réalisée par l’Arcep. L’autorité administrative indépendante de régulation base cette étude sur une enquête réalisée par le Credoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) portant sur un échantillon représentatif de 4 066 personnes de 12 ans et plus, interrogées par téléphone et en ligne.