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Numérique : la défiance ne freine pas les usages


Selon le « Baromètre de la Confiance des Français dans le Numérique » de l’ACSEL, la méfiance côtoie la croissance des usages du numérique.

La confiance n’est pas au rendez-vous même si les usages le sont. - © Gerd Altmann / Pixabay
La confiance n’est pas au rendez-vous même si les usages le sont. - © Gerd Altmann / Pixabay

Qu’il s’agisse de clients, de collaborateurs, de citoyens… la place du numérique s’est accrue dans le quotidien de tous les Français depuis une vingtaine d’années. Si entreprises et administrations poussent le mouvement, les réticences et les craintes existent et doivent être prises en compte. Tous les ans, l’ACSEL publie un « Baromètre de la Confiance des Français dans le Numérique » qui permet justement aux organisations de connaître l’état des lieux de l’acceptabilité du numérique. Or, si les usages réels ont tendance à s’accroître, la confiance, elle, s’amenuise et on peut parler de défiance numérique de la part des Français.

44 % des répondants seulement déclarent avoir confiance dans l’utilisation d’Internet, notamment à cause de la multiplication des escroqueries en ligne (72 % constatent une recrudescence de ces menaces). 46 % déclarent avoir déjà été victimes d’une escroquerie (+8 points par rapport à 2024) avec, en premier, le hameçonnage (45 %, +9 points), l’arnaque (32 %) et le spoofing (30 %). Les répondants jugent être correctement informés sur les manières de se prémunir (63 %) et de se protéger (59 %). L’authentification est le levier de protection le plus cité (68 %). Cependant, 70 % déclarent avoir confiance dans les outils digitaux bancaires, les banques restant donc un refuge de confiance. Et, côté identification, France-Connect est utilisé par 62 % des répondants (+3 pts) et bénéficie de la confiance de 77 % d’entre eux.

Réseaux sociaux et IA : entre amour et haine

Si 92 % des internautes déclarent être actifs sur au moins un réseau social (les trois premiers cités sont Facebook, WhatsApp et YouTube), seuls 38 % déclarent avoir confiance dans ces outils. La défiance à l’égard de la publication de contenus sur les réseaux sociaux poursuit sa croissance avec 60 % des utilisateurs (+4 points en un an). Le risque d’usurpation d’identité (+4pts) et le cyberharcèlement figurent à part égale (35 %) parmi les principales préoccupations des utilisateurs. 63 % des répondants s’informent via les réseaux sociaux (20 % en faisant leur principale source d’information) mais leurs confiance dans l’information diffusée sur ces plateformes reste limitée (41 %) face à celle accordée à l’information en ligne (67 %, 69 % pour les sites de médias en ligne, -6 points depuis 2017).

De son côté la démocratisation de l’IA se poursuit. 70 % des internautes (87 % pour les 15-24 ans et 77 % chez les 25-34 ans) l’ont déjà utilisé mais 46 % n’ont pas confiance. 83 % attendent de la transparence de la part de ces services, notamment pour savoir quand un contenu est généré avec ces technologie. Si l’usage personnel domine (68 %, - 8 points), il est en recul par rapport aux usages professionnels qui, eux, progressent (19 %, +5 points) tout comme les usages mixtes (13 %, + 3 points). Concernant l’impact sur l’emploi de l’IA, 60 % des répondants perçoivent l’IA comme une menace et 47 % estiment au contraire qu’elle représente une opportunité.

A propos de l’étude

La douzième édition du « Baromètre de la Confiance des Français dans le Numérique » a été réalisée sur l’initiative de l’ACSEL, association qui réunit les acteurs de l’économie numérique. Elle est basée sur une enquête menée en ligne par questionnaire autoadministré sur le panel de Toluna Harris Interactive du 21 au 29 novembre 2024. L’échantillon a été rendu représentatif et comprenait 1384 internautes français âgés de 15 ans et plus.