Les entreprises très en retard pour la facturation électronique
Par Bertrand Lemaire | Le | Gouvernance
Une étude réalisée par Opinionway pour Quadient rappelle l’impréparation des entreprises à une réforme qui s’imposera à elles au 1er septembre 2026.
La transmission électronique des factures sera obligatoire, en France, à partir du 1er septembre 2026 (les TPE bénéficiant d’un sursis d’une année supplémentaire). Initialement, la réforme devait être applicable au 1er juillet 2024, dans quelques mois. Si le portail public connaissait un peu de retard, le véritable problème était l’impréparation des entreprises. Et une enquête réalisée par Opinionway sur la commande de Quadient vient confirmer ce retard (un décideur interrogé sur dix n’avait jamais entendu parler de la réforme !), malgré une étude précédente notant leur optimisme. La différence de résultats entre les deux études, distantes de quelques mois, s’expliquent sans doute par une prise de conscience tardive de la complexité du projet. Et la CNCC a d’ailleurs rappelé que ce projet ne se limitait pas à une question technique mais devait s’appréhender comme un vrai sujet de procédures métier.
Selon l’étude, seulement 2 % des entreprises de 10 salariés et plus concernées par la réforme sont aujourd’hui en conformité sur l’ensemble des prérequis de la loi, le chiffre atteignant 5 % parmi les ETI et grands groupes. Autrement dit : la conformité est aujourd’hui marginale. Si 47 % des entreprises disposent malgré tout déjà d’une procédure de facturation électronique pour leurs factures fournisseurs et clients, 83 % des entreprises n’utilisant que des formats dématérialisés non-conformes (PDF simple par exemple). 58 % des répondants envoient des factures en PDF par mail et 43 % continuent à adresser des factures au format papier.
La durée de mise en conformité d’une réforme applicable dans moins de 30 mois est estimée à au moins 12 mois par 59 % des répondants, 10 % au moins deux ans. Le principal frein rencontré par chaque entreprise est le retard des autres entreprises ! La réforme, obligatoire, aura au moins l’avantage de mettre un terme à ce petit jeu du « c’est pas moi, c’est lui ». Les avantages sont pourtant clairement identifiés : 61 % des répondants voient en premier lieu l’automatisation et la simplification. Celles qui ont débuté évoquent ainsi les économies ou la réduction des délais de paiement et de recouvrement (61 % des répondants), meilleure productivité au travail (59 %, 78 % dans les plus de 500 salariés)… En résumé, la facturation électronique est certes vue comme une contrainte (74 % des répondants) mais son utilité est globalement reconnue par 65 % des entreprises, allant même jusqu’à 80 % pour les grandes structures.