Cybersup : une école d’informatique enrichie au juridique

La pénurie de talents IT incite à la création de nombreuses écoles privées, certaines ayant des approches originales par la méthode d’enseignement (Ecole 42…), d’autres par un contenu enrichi. En septembre 2024 va ouvrir Cybersup à Paris La Défense, à mi-chemin entre la tour siège du groupe Lefebvre-Sarrut et le Campus Cyber. Cette première localisation n’a rien d’un hasard. Consacrée aux métiers de la cybersécurité et de la data, Cybersup est issue du partenariat entre le groupe Frojal (la holding familiale des descendants de Francis Lefebvre), donc le groupe Lefebvre-Sarrut (Dalloz…), et l’école du numérique marseillaise La Plateforme. Du premier, Cybersup va recevoir un fort attachement à la dimension juridique, du second une formation numérique éprouvée et un état d’esprit en faveur de l’accessibilité et de l’inclusion.

« Le groupe Frojal est présent dans l’édition, l’éducation et le logiciel » rappelle Steve Danino, directeur du développement de Frojal et cofondateur de Cybersup avec Cyril Zimmermann, président de La Plateforme. Parmi ses actifs, on trouve les éditions Lefebvre-Sarrut, Dalloz, etc. Frojal a également investi dans l’école des métiers du numérique La Plateforme basée à Marseille. Celle-ci propose des cursus en développement, web, cybersécurité, etc. à la fois en bachelors et masters. L’approche inclusive se traduit par la gratuité des frais d’inscription la première année et l’alternance pour financer la formation à partir de la deuxième année de bachelor. Ayant actuellement 700 étudiants, La Plateforme vise les 3000 dans trois ans et va s’implanter en 2025 à Lille.

Une école dédiée à la cybersécurité, à la data… et au droit

Cybersup est détenu pour un tiers par La Plateforme et deux tiers par Frojal. Cette école proposera les bachelors et masters de La Plateforme en se focalisant sur les cursus d’une part cybersécurité, d’autre part data et IA. Comme beaucoup d’autres écoles du numérique, Cybersup a adopté la pédagogie par projets « pour que les élèves soient tout de suite opérationnels en sortie d’école » comme l’indique Steve Danino.

Mais Cybersup a l’ambition de former des professionnels complets. Steve Danino précise : « à l’enseignement technique, nous rajoutons de l’enseignement classique, y compris en géopolitique, en réglementation, en éthique… mais toujours avec une mise en situation pratique. » Bien sûr, la partie juridique de l’enseignement va s’appuyer sur les contenus et les auteurs de Dalloz. Face à la multiplication des réglementations (RGPD, IA Act, NIS2…), pour Steve Danino, « il faut que les spécialistes en cybersécurité aient aussi une formation juridique ».

Un démarrage par la troisième année de bachelor

Pour la première rentrée, en septembre 2024, Cybersup proposera une troisième année de bachelor destinée à accueillir 25 étudiants titulaires de BTS/DUT ou issus d’écoles d’informatique généralistes. Les deux premières années du bachelor seront ouvertes ensuite. Selon le même principe, le Master DPO sera également proposé en alternance, en pédagogie projet, afin de garantir d’une part une double culture juridique et technique, d’autre part une expérience en entreprise avant même le diplôme. Selon Steve Danino, « l’alternance est une demande très forte des entreprises qui l’utilisent pour ‘tester’ les étudiants. »

Cybersup revendique un fort encadrement. Outre le corps professoral, l’école garantit un encadrant pour 25 élèves. Plus d’une dizaine d’enseignants sont dédiés à la « couche théorique ». L’histoire du groupe Frojal implique un fort attachement à l’enseignement réglementaire, tout en respectant le cadre (finalement assez souple) du RNCP afin que les bachelors et masters soient reconnus. « Nous formons des professionnels complets » insiste Steve Danino.