L’État poursuit le développement de ses start-ups avec le FAST
Par Bertrand Lemaire | Le | Gouvernance
La DINUM a publié un bilan du développement des start-ups d’État et de collectivités et annoncé une nouvelle tranche de financement.
A l’occasion d’un colloque « Numérique et intrapreneuriat : comment accélérer les politiques publiques ? » organisé par la Direction Interministérielle du Numérique (DINUM), celle-ci a publié, le 26 février 2024, un bilan de son action de soutien aux start-ups d’État en 2023. Dans le cadre du programme budgétaire « Innovation et transformation numérique » et plus précisément du FAST (Fonds d’Accélération des Start-ups d’Etat et de Territoires), la DINUM a ainsi cofinancé, en 2023, pour 5,6 millions d’euros une série de start-ups d’État avec son programme d’incubation beta.gouv.fr dont 1,1 million pour les start-ups directement hébergées par la DINUM. Au sein du budget, 1,3 million est également mobilisé pour la création d’outils transverses et de formations.
Le financement FAST est toujours complémentaire au financement opéré par l’administration concernée par le projet. Beta.gouv.fr s’appuie donc sur un réseau d’une vingtaine d’incubateurs publics (dont quatre en cours de création). Ceux-ci peuvent être issus de ministères, bien sûr, mais aussi d’opérateurs publics et d’agences (France Travail, Agence nationale de la cohésion des territoires, ANSSI…). Quelques belles réussites, pérennisées, ont été rendues possibles au fil des années par cette approche : Démarches-Simplifiées, Signal-Conso, la Base d’Adresses Nationale, etc. Une priorité est donnée aux start-ups correspondant aux Politiques Prioritaires du Gouvernement (PPG).
Cultiver l’impact
Le but reste toujours d’aider les administrations publiques et autres opérateurs à construire des services numériques qui ont de lʼimpact, c’est à dire utiles, faciles à utiliser et qui répondent vraiment aux besoins des citoyens. Les start-ups d’État sont des équipes autonomes (en général à temps partiel) qui visent à la création de ces innovations. Leur financement est décidé pour six mois et, en fonction des impacts effectivement mesurés, éventuellement renouvelé. Dans tous les cas, si l’innovation est la règle, il s’agit bien de la confronter à la réalité du terrain et de ses apports dans le cadre d’une démarche d’amélioration continue.
En janvier 2024, la DINUM a dénombré 213 services soit en cours de soutien soit pérennisés. 24 sont des services numériques à impact national dont 6 nouveaux en 2023. Pour être reconnu « à impact national », il faut que le produit ait été déployé sur l’ensemble du territoire national avec un impact significatif prouvé et une haute qualité de service. Les produits atteignant ce stade ne sont donc pas des nouveautés. En 2023, on y trouve la messagerie instantanée Tchap, la place de marché du bénévolat Je Veux Aider, le registre de preuve de covoiturage, un service de domiciliation pour les personnes sans domicile fixe… Par ailleurs, 36 investigations sont en cours. Dans les nouveaux produits de 2023, citons, pour l’exemple, la prise de rendez-vous RDV Service-Public.
Une large communauté sur tout le territoire
Bien entendu, la création des produits numériques des start-ups d’État s’appuie sur une large communauté présente sur l’ensemble du territoire national, Beta.gouv.fr possédant des bureaux à Paris, Rennes et Lyon. La DINUM estime que plus de 1200 personnes sont impliquées dans les start-ups d’État dont seulement 30 % d’agents publics statutaires. Le solde est constitué essentiellement d’agents contractuels (comme les entrepreneurs d’intérêt général) et de quelques prestataires.
154 nouveaux agents publics ont été embarqués dans la communauté Beta.gouv.fr en 2023. Sur un total de 68 intrapreneurs certifiés « Concevoir un service public numérique au sein de l’État » (reconnue par France Compétences), 9 ont obtenu cette reconnaissance en 2023.