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La Française des Jeux associe IA et automatisation pour sa productivité interne


En recourant aux solutions d’UiPath, La Française des Jeux a pu gagné fortement en productivité interne sur plusieurs projets.

Le siège de La Française des Jeux, à Boulogne-Billancourt. - © La Française des Jeux
Le siège de La Française des Jeux, à Boulogne-Billancourt. - © La Française des Jeux

La Loterie nationale française a été créée en 1933 à l’initiative de l’Union des blessés de la face et de la tête, association d’aide aux « Gueules Cassées » de la Première Guerre Mondiale. Assurant aujourd’hui une assistance morale et matérielle aux militaires, policiers, gendarmes et pompiers blessés en opérations, cette association est toujours actionnaire de la Française des Jeux, évolution de la première loterie nationale, à hauteur d’un peu plus de 10 %. La Française des Jeux a pris son nom actuel en 1991 après de multiples évolutions de l’entreprise au fil des années. Aujourd’hui, avec plus de 20 milliards d’euros de mises par an au travers de 30 000 points de vente partout en France en plus d’Internet et un chiffre d’affaires de 2,5 milliards, La Française des Jeux est le premier opérateur de jeux d’argent en France, la deuxième loterie en Europe et la quatrième au monde. Elle opère autant des jeux sous droits exclusifs (loteries, paris sportifs en point de vente) que des jeux ouverts à la concurrence (paris sportifs en ligne, poker en ligne…). Par ailleurs, la société a trois autres activités annexes : la fourniture de solutions pour opérateurs homologues à l’étranger (terminaux de jeux, plates-formes de jeux en ligne…), paiement et autres services en points de vente (Nirio pour le paiement des factures du quotidien, encaissement des factures publiques…) et, enfin, du divertissement (jeux gratuits en ligne (Go Mojo) et e-sport).

Son secteur étant évidemment très réglementé, La Française des Jeux doit suivre de nombreuses procédures légales. De plus, son important réseau de distribution oblige, là aussi, à suivre des procédures strictes pour en assurer une gestion optimale. Enfin, l’entreprise fait travailler de très nombreux fournisseurs et les relations avec ceux-ci se font notamment au travers de plus de dix mille courriers électroniques par an. Pour tous ces sujets, une automatisation s’imposait pour accroître la productivité interne de La Française des Jeux. Plusieurs projets ont ainsi été menés avec les solutions de l’éditeur UiPath.

Automatiser 30 000 saisies de dossiers

« l’automatisation des processus est dans le sens de l’histoire » confirme Nicolas Bouttier, responsable de l’automatisation des process à la Française des Jeux. Les solutions UiPath ont été choisies, au-delà des qualités fonctionnelles, à cause de la qualité de l’accompagnement proposé. Le contrat avec l’éditeur a été signé à la fin 2021 et les premiers projets ont été lancés début 2022. A côté des solutions d’UiPath, La Française des Jeux utilise également les outils Microsoft de la Power Platform sur d’autres projets.

Nicolas Bouttier est responsable de l’automatisation des process à la Française des Jeux. - © D.R.
Nicolas Bouttier est responsable de l’automatisation des process à la Française des Jeux. - © D.R.

Le premier projet mis en œuvre a été le processus d’enregistrement obligatoire des 30 000 détaillants distribuant les jeux de La Française des Jeux auprès de l’ACPR (Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution). Cet enregistrement était lié à la possibilité offertes de payer des amendes, des péages d’autoroute, etc. dans les points de vente de La Française des Jeux. Nicolas Bouttier se souvient : « La Française des Jeux a fait le choix de centraliser les saisies ». Ce choix permet d’accélérer l’activation de chaque point de vente pour les nouveaux services mais entrer à la main un dossier d’un seul point de vente nécessitait un quart d’heure ! Un robot UiPath ne met, lui, que quatre minutes et ne commet aucune erreur de recopie. Au départ, le taux de succès était de l’ordre de 70 % pour ensuite monter à plus de 95 %. La cause principale des échecs était des difficultés de connexion au site de l’ACPR.

Suivre l’évolution des points de vente

Les 30 000 points de vente font l’objet d’une communication sur le lieu de vente devant respecter une charte précise imposée par La Française des Jeux. Lorsqu’une modification a lieu, les prestataires envoient des photos comme preuve de réalisation du travail à effectuer. Mais le contrôle se faisait la plupart du temps par échantillonnage. A l’occasion de la mise en place de la NIV (Nouvelle Identité Visuelle), un contrôle par intelligence artificielle a été mis en place (actuellement en pilote) afin d’effectuer une vérification systématique de toutes les photos envoyées. « Lorsque l’on met en œuvre une automatisation, c’est simple et binaire : c’est fait ou pas. Mais avec le recours à l’IA, ce n’est plus si binaire et il faut tenir compte d’un taux de confiance » relève Nicolas Bouttier.

Enfin, un troisième projet est actuellement en test avec encore un contrôle humain même si les premiers résultats sont satisfaisants. Il s’agit de la réponse automatisée aux 10 000 e-mails envoyés chaque année par les fournisseurs de La Française des Jeux à l’équipe finance de l’entreprise. Au sein de UiPath AI Center, ce sont bien plusieurs IA qui sont mis en œuvre successivement. Une première IA lit et analyse le mail, une deuxième lit et analyse les éventuelles pièces jointes et une troisième utilise les informations pour catégoriser le mail. Un robot va alors chercher les informations requises dans le SI de La Française des Jeux puis une quatrième IA génère la réponse.

Une évolution qui va se poursuivre

Nicolas Bouttier n’hésite pas à proclamer : « nous sommes persuadés que l’IA et l’automatisation s’associent bien, l’IA étant la tête et l’automatisation les bras. Une telle combinaison permet de l’efficacité sur des tâches sans valeur ajoutée. » Il en résulte qu’il devrait y avoir de plus en plus de projets associant IA et automatisation au sein de La Française des Jeux.

Par ailleurs, l’entreprise utilise actuellement UiPath on premise. Mais une migration vers la version SaaS est actuellement envisagée afin de bénéficier des évolutions régulières par l’éditeur. Cette évolution est cependant conditionnée à un éventuel feu vert en matière de cybersécurité et de gestion des données personnelles.