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Bernard Gavgani (BNP Paribas) : « la Tech est le fondement de notre activité »

Par Bertrand Lemaire | Le | Cas d’usage

A l’occasion d’Oracle CloudWorld à Las Vegas, deux dirigeants de BNP Paribas, Jean-Yves Fillion (vice-président BNP Paribas USA) et Bernard Gavgani (Group CIO de BNP Paribas), ont dialogué sur scène en plénière avec la CEO d’Oracle, Safra Catz.

De gauche à droite : Bernard Gavgani, Jean-Yves Fillion et Safra Catz. - © Oracle
De gauche à droite : Bernard Gavgani, Jean-Yves Fillion et Safra Catz. - © Oracle

En plénière d’ouverture d’Oracle CloudWorld 2024 à Las Vegas, le 10 septembre 2024, Safra Catz, CEO d’Oracle, a évidemment vanté les récentes annonces de l’éditeur. Mais elle a aussi reçu des clients emblématiques (dont la CIA !) parmi lesquels un français : le groupe bancaire BNP Paribas. Celui-ci était représenté sur scène par Jean-Yves Fillion (vice-président BNP Paribas USA) et Bernard Gavgani (Group CIO de BNP Paribas). Ceux-ci ont présenté (évidemment de manière très positive) la collaboration de l’éditeur avec le groupe bancaire.

Si l’éditeur allemand SAP a d’entrée de jeu choisi de s’appuyer sur les hyperscalers (ce qui n’est pas sans inquiéter ses clients), son concurrent Oracle avait, lui, choisi initialement de se concentrer sur sa propre infrastructure Cloud, l’offre OCI (Oracle Cloud Infrastructure). Premier coup de canif à la stratégie initiale : un accord avec Microsoft Azure. Puis est venu Google Cloud Platform. Enfin, Amazon Web Services s’est ajouté à la liste en début de semaine. Safra Catz n’a jamais parlé de reniement ou de retournement de veste mais bien de permettre aux clients de tirer un maximum de valeur, la meilleure technologie n’étant jamais suffisante en elle-même. Avec son offre multi-cloud qu’il administre lui-même, Oracle ne se considère plus comme un simple fournisseur technique (contrairement à l’époque de la vente simple de licences) mais comme un partenaire global de ses clients.

BNP Paribas en vedette

Reçu entre MGM Resorts (qui gère notamment des hôtels-casinos à Las Vegas) et la CIA, BNP Paribas a été la seule organisation non-américaine mise en avant dans la plénière d’ouverture. Le groupe bancaire a été notamment félicité pour avoir été reconnu meilleure banque en termes de responsabilité sociétale. La présence de BNP Paribas a été justifiée par le fait, bien entendu, que le groupe bénéficie des services et des produits d’Oracle dans le monde entier. Jean-Yves Fillion s’est déclaré « très fier de la qualité de la relation avec Oracle ». Ce à quoi Safra Catz a répondu : « nous réussissons quand nos clients réussissent ».

Pour Jean-Yves Fillion, le succès de BNP Paribas repose sur trois axes : la croissance, la technologie et la responsabilité sociétale et environnementale. Et, pour lui, recourir au Cloud d’Oracle a été une condition à la réussite de la stratégie de BNP Paribas. « La Tech est le fondement de notre activité » a confirmé Bernard Gavgani.

Respecter les règles et les engagements

Bien entendu, BNP Paribas se doit de recourir aux meilleures solutions pour servir le mieux possible ses clients. En particulier, optimiser toujours davantage les traitements de données est une base. Mais, groupe bancaire européen soumis de ce fait à une réglementation exigeante, BNP Paribas a l’obligation non seulement de respecter cette réglementation mais aussi ses engagements envers ses clients. Une banque ne peut fonctionner qu’avec une confiance totale de ses clients envers ses services.

Si BNP Paribas utilise le Cloud d’Oracle pour garantir la rapidité d’arrivée sur le marché de ses nouvelles solutions technologiques, les données personnelles ne peuvent qu’être stockées sous le strict contrôle du groupe bancaire. « La sécurité est un sujet constant » a reconnu Safra Catz. Aucune évocation des législations américaines à effets extra-territoriaux et de leurs conséquences, notamment les limites induites dans l’utilisation des services cloud de prestataires américains, n’a été faite. Bernard Gavgani s’est dit « certain qu’Oracle et BNP Paribas vont apprendre l’un de l’autre en matière de sécurité ».

L’IA, encore et toujours

Bien entendu, en plus du cloud, l’IA était un incontournable de cette présentation. Pour BNP Paribas, l’usage de l’intelligence artificielle est fondamental pour accroître la satisfaction des clients grâce à ses applications de plus en plus nombreuses. De fait, le groupe bancaire a déjà présenté quelques unes de ses applications il n’y a pas si longtemps, en juin dernier.

Pour terminer, Jean-Yves Fillion est revenu sur une collaboration constante avec Oracle depuis quinze ans dans un sujet qui n’a rien à voir avec l’informatique. En effet, si BNP Paribas est un sponsor très fidèle et important du tournoi de Roland Garros à Paris, la banque soutient également depuis quinze ans, et au côté d’Oracle, une autre compétition de tennis, le BNP Paribas Open d’Indian Wells (Californie).