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Cédric Jublot (Eiffage) : « nous assurons notre résilience avec un minimum de temps et d’effort »


Le groupe Eiffage a une architecture multicloud et de multiples applications dont il fallait garantir la continuité de fonctionnement. Cédric Jublot, directeur des applications/ERP Groupe d’Eiffage, explique le recours aux solutions d’Astran.

Cédric Jublot est directeur des applications/ERP Groupe d’Eiffage. - © D.R.
Cédric Jublot est directeur des applications/ERP Groupe d’Eiffage. - © D.R.

Pouvez-vous nous présenter Eiffage ?

Eiffage est un groupe de BTP et de concessions (autoroutes, aéroports, ports de plaisance…). En 2024, nous avons réalisé un chiffre d’affaires de 23,4 milliards d’euros grâce à nos 84 400 collaborateurs. Nous sommes présents directement dans onze pays (dont la France) et nous réalisons 100 000 chantiers par an partout dans le monde.

Comment est organisée l’IT chez Eiffage ?

Sous l’autorité du DSI groupe Jean-Philippe Faure, il y a une direction technique dirigée par le CTO Sekou Kebet, une direction support de proximité, d’autres pour l’IA et la data, les SI métiers/branches, la compliance, la cybersécurité… et les applications groupes.

Quelles sont les grandes lignes de l’architecture IT d’Eiffage ?

D’un côté, nous avons des datacenters gérés par Cyllene et, de l’autre, nous sommes multiclouds.

La bureautique est ainsi sur Microsoft Azure avec Office 365. Sur Google, nous avons les infrastructures Data & IA. La DSI va migrer sa bureautique collaborative sur Google pour que le groupe puisse cultiver une certaine autonomie et éviter de mettre tous nos œufs dans le même panier.

Côté ERP, c’est aussi assez varié. Nous avons un PeopleSoft on premise pour la France. Nous sommes en train d’unifier l’Europe avec une implémentation S/4Hana avec l’offre Rise (hébergement AWS mais gestion par SAP) afin de remplacer de multiples systèmes variables selon les pays. La migration de la France est prévue mais se fera plus tard. Workday RH est déployé en France, Belgique, Espagne, Suisse, Luxembourg… et va bientôt l’être au Portugal, aux Pays-Bas, en Allemagne…

Dans ce contexte très hétérogène, comment assurez-vous votre résilience ?

Nous avons pris conscience qu’il fallait améliorer sérieusement la situation lors de la faille Log4J. Il était vital d’avoir un vrai plan de continuité d’activité sur des points précis de notre IT. Nous avons une obligation de payer dans les temps aussi bien les fournisseurs et sous-traitants (sinon les chantiers s’arrêtent) que les compagnons.

Or, comme tout le monde, nous sommes sous des menaces constantes de cyber-attaques, de ransomwares, etc. Du coup s’est posée la question du comment garantir cette continuité. Nous avons donc cherché une solution.

Pourquoi avoir eu recours aux solutions d’Astran ?

A l’époque, quand nous avons commencé à travailler avec eux en 2022, la société s’appelait Astrachain et leurs solutions permettaient de répartir nos données sur des mutliples clouds en les chiffrant. Nous n’avions donc plus de problème de type Patriot Act / Cloud Act. Leurs solutions permettaient aussi de démarrer très vite. Et les dépôts pouvaient aussi bien être automatisés que manuels.

Dans un premier temps, nous avons très vite mis en place le dépôt manuel de fichiers via leur portail. Si nous subissons un crash, nous nous connectons au portail et, en quelques minutes, nous récupérons nos données.

Pour les paies, nous réalisons deux « tirs à blanc » par mois avant la « vraie » paye. Les « tirs à blanc » sont inexacts sur les variables. Mais, en cas d’urgence, nous pouvons les utiliser si la paye est définitivement crashée un mois, en ajustant ultérieurement.

Avec Astran, nous assurons notre résilience avec un minimum de temps et d’effort tout en garantissant la confidentialité et la sécurité des données sauvegardées dans le cloud. Il ne nous a fallu que quelques jours pour nous lancer.

Ensuite, quand nous avons déployé Workday RH, Astran a été utilisé pour échanger des fichiers sensibles entre entreprises. Nous y copions et sauvegardons notre Active Directory. Et, quand nous menons une opération de croissance externe (24 l’an dernier !), nous l’utilisons pour les échanges de données.

Avec Astran, si un cloud provider connaît un crash ou une indisponibilité, cela n’est grave. Nous pouvons restaurer nos données avec deux hébergeurs sur trois opérationnels.

Au-delà de la sauvegarde de données, avez-vous d’autres usages ?

La cyber-assurance nous coûte très cher. Nous sommes en train de négocier un renouvellement de contrat et nous mettons en avant Astran pour tenter d’obtenir une baisse du tarif.

Nous apprécions aussi une nouvelle fonction : accélérer et guider l’exécution des processus de restauration en respectant le séquençage des procédures, fonction que nous devrions mettre en place à terme mais c’est un sujet qui va au-delà de l’IT.

Quels sont vos défis pour 2025 et 2026 ?

Le projet de convergence SAP S/4 pour l’Europe va être probablement le principal, avec un core-model unifié. Le pilote est prévu pour le quatrième trimestre 2026.

La finalisation du déploiement à l’échelle du groupe de Workday est également un défi.

Bien entendu, il nous faut continuer d’intégrer les nouvelles filiales au fur et à mesure des opérations de croissance externe.

Enfin, la bascule de la DSI sur Google Workplace alors que le reste du groupe est sur Microsoft Office 365 fait peur à certains. Il faudra les rassurer.