Green-IT : l’écoconception recule
Par Bertrand Lemaire | Le | Infrastructure & service
Le « Baromètre de l’éco-conception digitale » 2024 montre un recul des bonnes pratiques en matière d’écoconception digitale en France.
L’impact actuel du numérique est estimé à 5 % de l’empreinte en gaz à effets de serre de l’humanité. Adopter de bonnes pratiques pour limiter cette empreinte est donc une nécessité absolue. Depuis trois ans, Razorfish et le collectif Green-IT réalisent un « Baromètre de l’éco-conception digitale » mais, pour la première fois, l’adoption des bonnes pratiques recule. Cette année, plusieurs IAG ont également été testées. Faute de pouvoir réellement accéder aux infrastructures, le baromètre se base sur la conception des sites web et outils digitaux.
Qu’il s’agisse des sites e-commerce ou des sites institutionnels des très grandes entreprises, le recul est assez net. Ainsi, les 80 sites e-commerce les plus fréquentés ont une note d’éco-conception digitale en dessous de la moyenne avec 30/100, en régression de 2 points par rapport à la moyenne de 2023. La moyenne des 40 sites web e-commerce les plus visités tombe à 20/100 en 2024, en régression de 3 points par rapport à 2023. Et les sites corporate du CAC40 obtiennent une note moyenne de 39/100. Contrairement à l’année dernière où ils avaient progressé de 6 points par rapport à 2022, ils stagnent cette année. Si, en 2023, 75 % des acteurs du CAC40 avaient progressé (avec des augmentations allant jusqu’à +28 points par rapport à 2022), cette année, 45 % des sites régressent avec une évolution de -2 à -21 points en 2024 par rapport à 2023. Le meilleur élève est ArcelorMittal avec une note de 72/100 suivi de Unibail-Rodamco-Westfield (59/100) et de EssilorLuxottica (56/100).
Les IAG ont été testées au lancement et après cinq prompts. Les deux meilleurs élèves sont Mistral AI (69/100 au démarrage et 45 après cinq prompts) et ChatGPT (45 et 38).
A propos de l’étude
Le « Baromètre de l’éco-conception digitale » est une étude récurrente menée par Razorfish France (groupe Publicis) en partenariat avec le collectif Green-IT. Ce dernier a créé l’EcoIndex, un algorithme qui calcule une note de 0 à 100, équivalente à un score compris entre A et G (A étant le meilleur score et G le plus mauvais). Le calcul est basé sur trois éléments techniques objectifs : la complexité du DOM (Document Object Model), le nombre de requêtes et le poids des pages. Razorfish s’est basé sur l’EcoIndex pour créer le Razoscan qui permet l’automatisation des scans et qui a ainsi rendu possible l’évaluation d’un grand nombre de pages.
Les notes d’éco-conception digitale présentées dans le Baromètre ont été obtenues en calculant la moyenne de la note d’éco-conception des 10 pages les plus vues pour chacun des sites web de l’étude. Pour les IA textuelles et créatives, la mesure a été effectuée au lancement des interfaces et suivant un protocole respectif de 5 à 6 prompts de nature différente.