Enfin un peu d’optimisme technologique (mais sans naïveté)
Par Bertrand Lemaire | Le | Infrastructure & service
Les Editions de l’Aube publient « Et si la Tech pouvait sauver le monde ? », de Fatie Toko, en charge de l’innovation au groupe La Poste.
L’IA consomme des quantités de ressources informatiques et, à l’image de Terminator, pourrait bien prendre notre place. L’informatique, d’une manière générale, produit environ un vingtième de l’empreinte environnementale de l’humanité. Des mauvaises nouvelles ou des démonstrations de pessimisme similaires remplissent nos écrans, nos journaux et nos pensées. Et si l’on tentait de voir les choses un peu plus positivement ? Si la Tech, au sens large, n’était pas seulement un problème mais avant tout un ensemble de solutions ?
C’est le parti pris par Fatie Toko, directrice de la transformation et de l’innovation Data & IA du groupe La Poste, qui vient de publier aux Editions de l’Aube publient « Et si la Tech pouvait sauver le monde ? ». L’auteur résume son approche dans son introduction : « j’ai pris peu à peu conscience d’une nécessité absolue et salutaire : celle d’éviter les théories simplistes des technophiles, trop béats pour être honnêtes, mais aussi celles des technophobes, aux arguments bien trop rapides, et dont mon naturel optimiste m’éloignait définitivement. »
Un bouleversement sociétal
La révolution technologique a certes des conséquences économiques mais surtout sociétales. Fatie Toko en fait avant tout un récit nourri d’exemples, tel ce gardien de parking à Washington, exilé éthiopien, qui entretient une chronique économique sur son pays d’origine lue dans trente pays, davantage qu’un de ses clients éditorialiste dans un journal de renom. Elle explique les différences d’approches entre pays, entre cultures : ChatGPT déchaîne les peurs dans un Occident vieillissant et l’enthousiasme dans un pays jeune en voie de développement. Le coeur de l’ouvrage est une sorte d’inventaire des innombrables bénéfices des technologies récentes, bénéfices que l’on a tendance à oublier tant ils sont entrés rapidement dans la normalité du quotidien, dans le minimum vital revendiqué.
Mais Fatie Toko, comme annoncé au départ, ne tombe pas pour autant dans la technobéatitude. Elle consacre ainsi une partie entière aux défis (elle isole sept « défis capitaux ») que doivent relever les humains pour pleinement profiter du progrès technologique. Elle conclut son ouvrage par dix propositions pour une approche responsable de l’innovation technologique. C’est ainsi que s’achève un récit résolument optimiste, agréable à lire, mais pas naïf. Et cela fait du bien.
A propos de l’ouvrage
« Et si la Tech pouvait sauver le monde ? - IA, ChatGPT, métavers… au service du progrès humain », par Fatie Toko (Editions de l’Aube, 222 pages, 21 euros)
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