Bien peu de nuages dans l’IT d’entreprise

On a peut-être pris un peu trop l’habitude de sauter sur sa chaise comme un cabri en disant « le cloud, le cloud, le cloud » mais on fait de l’IT d’entreprise avec des réalités. Or, selon une étude menée pour Nutanix, « le cloud » n’est pas si répandu que cela en France, pays particulièrement rétif à cette approche technologique. Ainsi, les déploiements informatiques en datacenters privés (cloud privé ou non), sur site ou hébergés, restent le modèle dominant avec 78 % des cas en France. Cependant, 79 % des répondants français affirment vouloir un SI apte à la bascule cloud et 89 % jugent qu’ils auraient intérêt à adopter une IT hybride intégrant du privé et du cloud public.

De ce fait, l’évolution de l’infrastructure devrait fortement s’accélérer dans les années à venir selon Nutanix. Les déploiements informatiques cloud hybrides devraient ainsi passer de 3 % aujourd’hui à 34 % d’ici à trois ans tandis que les déploiements en datacenters privés devraient baisser à 16 %. Cependant, cette mutation ne se fera pas sans douleur car seulement 32 % des répondants français ont déclaré que leurs différents modèles de déploiement informatique sont entièrement interopérables et 66 % que le développement d’applications « modernes » représentait un défi important. Une telle interopérabilité permet de basculer aisément un déploiement entre plusieurs types d’hébergements mais suppose soit une uniformité technologique du socle soit l’emploi d’une couche de type containers orchestrés. 97 % des organisations françaises auraient déjà déployé des conteneurs.

Le multicloud public devrait évoluer, en France, dans les trois ans, de 7 % aujourd’hui à 35 % des déploiements alors que la moyenne mondiale actuelle est de 14 % (15 % en EMEA). Il est vrai que la « souveraineté » et la confidentialité des données constituent un critère majeur et prioritaire pour 44 % des répondants français contre 41 % en EMEA et 37 % en moyenne mondiale. Dans les justifications du développement du cloud public, il y a les déploiements à base d’IA, 70 % des répondants français (37 % seulement au niveau mondial) jugeant que ces technologies constituent un défi pour les infrastructures actuelles.