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Reporting CSRD : encore une obligation négligée


Le reporting CSRD a beau être obligatoire sous peine de lourdes sanctions personnelles pour le chef d’entreprise, il n’est toujours pas opérationnel dans les entreprises selon une étude menée pour Semarchy.

Le reporting CSRD est aujourd’hui une obligation légale. - © Roman Grac + Tumisu / Pixabay
Le reporting CSRD est aujourd’hui une obligation légale. - © Roman Grac + Tumisu / Pixabay

Lors de la dernière Assemblée Générale du Cigref, le 16 octobre 2024, l’une des inquiétudes exprimées par le nouveau président Emmanuel Sardet a été le reporting CSRD (Directive européenne relative à la publication d’informations en matière de durabilité par les entreprises), désormais obligatoire. Plusieurs études confirment que cette inquiétude n’est pas excessive, par exemple, l’an passé, celle-ci. Une récente étude a été menée par Semarchy et Censuswide vient confirmer que les difficultés demeurent. Pourtant, le reporting portant sur l’exercice 2024 devrait déjà être mis en place. Et, dans les années à venir, les obligations vont s’accroître. En France, la non-production du rapport CSRD est passible de sanctions frappant le chef d’entreprise en tant qu’individu (sans possibilité de couverture par l’entreprise) : amende de 75 000 euros et jusqu’à 5 ans d’emprisonnement. Un rapport non-audité est, quant à lui, passible de 30 000 euros d’amende et d’une peine d’emprisonnement de deux ans, toujours pour le chef d’entreprise en tant qu’individu.

Or, selon l’étude de Semarchy, seulement « 65 % des organisations éligibles aspirent à être prêtes pour l’audit et à respecter les échéances de reporting imminentes dans les douze prochains mois, un quart (25 %) manque aujourd’hui de confiance dans la qualité et la fiabilité de leurs données ESG et moins d’un tiers (27 %) pense disposer actuellement de la gestion des données et des systèmes nécessaires pour répondre aux exigences strictes en matière de reporting. » 83 % des entreprises reconnaissent que leurs données ESG ne sont pas prêtes à être auditées en vue d’un reporting CSRD conforme. Pour expliquer (ou excuser) ce retard, 31 % invoquent « l’incertitude persistante autour des lignes directrices ». Pourtant, 89 % des entreprises collectent et communiquent des données ESG depuis au moins un an et 58 % le font depuis plus de trois ans.

Qui est responsable de la mise en place de ce reporting ? Autrement dit : qui sera sanctionné en cas de problème ? Pour 68 % des entreprises, il s’agit évidemment des Chief Digital Officers (CDO) et des Chief Information Officers (CIO). Pour 54 % des répondants, les directeurs développement durable doivent être impliqués et, pour 33 %, les directeurs financiers. Pour tenter de rattraper leur retard, 68 % des répondants prévoient d’allouer plus de 10 % de leur budget informatique annuel à la conformité CSRD et 26 % prévoient même d’investir plus de 20 %.

A propos de l’étude

L’éditeur de solutions de master data management Semarchy a commandé cette étude au cabinet Censuswide. Elle est basée sur une enquête menée auprès d’un échantillon de 1 000 personnes au total : Chief Data Officers (CDO), Chief Information Officers (CIO), et Heads of Data dans des entreprises britanniques ayant des filiales, des succursales ou des opérations sur les marchés de l’UE, au Royaume-Uni (500) et en France (500) et ayant un chiffre d’affaires de plus de 200 millions d’euros, une ancienneté de plus de 15 ans. Les entreprises de l’échantillon appartiennent aux secteurs suivants : services financiers (assurances, banques…), commerce de détail, technologie/services professionnels, énergie et industrie, gouvernement/secteur public. Les données ont été collectées entre le 10 décembre 2024 et le 16 décembre 2024.