La grande peur du deepfake

Le Pape en doudoune blanche a été une image virale sur les réseaux sociaux et est probablement la première deepfake largement diffusée. Le concept de la deepfake va au-delà de la photographie truquée : ici, c’est une intelligence artificielle qui fabrique totalement l’image. Il n’y a donc pas une ou plusieurs images de base qui sont juste découpées et assemblées avec un logiciel de retouche, même si, évidemment, une intelligence artificielle part bien d’une base d’entraînement. Selon un sondage réalisé par l’IFOP sur la commande du site Alucare.fr, les Français sont effectivement incapables de détecter de nombreuses deepfakes mais en sont conscients et craignent effectivement d’être trompés.

Alors que seulement 69 % des Français ont entendu parler des deepfakes avant l’étude, 57 % des répondants (64 % des 18-24 ans) craignent ainsi d’être trompés par des deepfakes, ce qui est déjà arrivé à 4 % d’entre eux (13 % des moins de 25 ans). 62 % sont inquiets par la possibilité que des deepfakes perturbent la présidentielle de 2027, dont 16 % en ont très peur, mais cette fois, les jeunes sont les moins craintifs (49 % des moins de 25 ans ont cette crainte contre 70 % des plus de 65 ans). Ces craintes semblent justifiées : 94 % des répondants ont tenu pour réelle au moins une des images créées par un algorithme lorsque cinq images ont été testées, toutes générées par IA. Si le Pape en doudoune n’a trompé que 13 %, l’arrestation de Donald Trump 29 %, un médecin ordinaire en a trompé 75 %.

33 % des répondants se sentent capables de détecter une deepfake. On a vu que ce n’était pourtant pas le cas. En réponse à l’inquiétude, 90 % des Français sont favorables à une mention d’origine des images fabriquées par intelligence artificielle. Il est pourtant évident qu’en cas de volonté de tromper, une telle mention n’apparaîtrait jamais. Rappelons qu'une arnaque au président soutenue par deepfake a récemment eu lieu à Hong-Kong.