Féminisation et inclusion dans les priorités du numérique d’État
Par Bertrand Lemaire | Le | Management
L’État lance une nouvelle promotion du programme ADA d’accompagnement des femmes du numérique et une ordonnance pour un web inclusif a été présentée.
« Au sein de la Fonction publique d’État, il y a 54 % de femmes (selon un décompte de l’Inspection générale des finances) mais seulement 25 % dans les effectifs du numérique public ; seuls 32 % des postes d’encadrement supérieur et dirigeant sont occupés par des femmes alors que 67 % des cadres sont des femmes » constate la DINUM (Direction Interministérielle du Numérique). La fonction publique rencontre donc les mêmes problèmes de féminisation des métiers du numérique que le secteur privé. Et c’est notamment le cas des postes d’encadrement et de direction. Ce sujet est d’ailleurs au coeur du Club Disruptor du 19 septembre 2023 avec l’ancienne ministre Elisabeth Moreno en Grand Témoin et Invité d’Honneur.
Pour aider des femmes à prendre des responsabilités dans le numérique d’État, la Dinum a lancé en 2019 le programme « Talents féminins du numérique ». Dans le cadre de la restructuration de la politique ressources humaines de la filière numérique de l’Etat avec la nomination de Cornélia Findeisen en charge de ce sujet à la DINUM, ce programme est devenu ADA (Accompagnement au Développement des Agentes du numérique de l’État). Le nom du programme s’inspire d’Ada Lovelace, première programmeuse et pionnière de l’informatique.
Accompagner des femmes à hauts potentiels dans leur carrière
Suite à un appel à candidatures en juin 2023, douze candidates ont été sélectionnées et vont bénéficier d’un accompagnement constitué d’une journée de coaching collectif par mois à Paris et de deux séances de coaching individuelles en visioconférence. La DINUM précise que les objectifs de ces sessions sont : « identifier des forces, développer des stratégies concrètes pour faire progresser leurs carrières, améliorer leurs compétences en communication, networking et gestion du changement et profiter du soutien d’un groupe de paires travaillant dans le numérique d’État. »
Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, a souligné : « renforcer la place des femmes dans la filière numérique de l’État, c’est un enjeu d’attractivité et d’efficacité. Une fonction publique consciente des enjeux d’égalité est une fonction publique en prise avec les défis de notre temps. Les agentes de la fonction publique doivent pouvoir prendre part à la transformation numérique de l’État. Leur présence est une condition sine qua non à la réussite de ces projets. »
Retrouvez Elisabeth Moreno mardi 19 septembre 2023
Elisabeth Moreno sera l’invité d’honneur et Grand Témoin du Club Disruptor « Guerre des talents : attirer plus de femmes vers les métiers du numérique », mardi 19 septembre 2023 dans Paris.
Renseignement et inscription sur ce Club.
Le lieu exact n’est communiqué qu’aux inscrits confirmés.
Garantir l’inclusion dans l’usage du numérique
Faciliter la carrière des femmes dans les directions des services de l’État n’est pas le seul sujet d’inclusion actuellement au coeur des préoccupations de l’État. Lors du Conseil des Ministres du 6 septembre 2023, deux ordonnances ont été présentées sur le sujet. Une première concerne les services clients qui devront avoir des canaux de contacts adaptés à divers handicaps. Une seconde renforce les obligations en matière d’accessibilité des services numériques publics. La loi du 11 février 2005 a posé des règles qui sont largement ignorées. Or les Défenseurs des Droits Jacques Toubon puis Claire Hédon ont régulièrement fustigé le « tout numérique » dans l’administration qui rend compliqué l’exercice de leurs droits par beaucoup de citoyens, notamment en situation de handicap.
« L’accessibilité numérique à 100 % est un des objectifs fixés lors de la conférence nationale du handicap (CNH) le 26 avril dernier sous l’égide du Président de la République » relève le compte-rendu du Conseil des Ministres. Désormais, le non-respect des règles fixées par la loi de 2005 sera passible d’une amende de 50 000 euros, avec six mois de délais entre deux sanctions si l’infraction persiste. L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM) sera désormais compétente pour identifier et constater les manquements. Elle pourra notamment utiliser des méthodes de collecte automatisée. Elle pourra aussi émettre des injonctions préalables aux sanctions.
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