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Clara Chappaz nommée secrétaire d’Etat à l’IA et au numérique

Par Bertrand Lemaire | Le | Gouvernance

La composition du Gouvernement de Michel Barnier a été publiée mais le numérique, confié à Clara Chappaz, y est déclassé.

Clara Chappaz a été nommée secrétaire d’Etat à l’IA et au numérique. - © D.R.
Clara Chappaz a été nommée secrétaire d’Etat à l’IA et au numérique. - © D.R.

Les anciens responsables gouvernementaux au Numérique ont, dans le Gouvernement de Michel Barnier publié ce week-end, été plutôt avantagés : Marina Ferrari reste secrétaire d’Etat chargée de l’économie du tourisme et Jean-Noël Barrot obtient un ministère régalien, cinquième dans l’ordre protocolaire, en devenant ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. On ne peut pas en dire autant du numérique lui-même. Le sujet du Numérique quitte les ministères économiques et financiers, la forteresse de Bercy, au profit de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche avec un simple secrétariat d’Etat rattaché à ce ministère. La titulaire du poste, par contre, a une pertinence difficilement contestable. Nommée Secrétaire d’Etat chargée de l’Intelligence Artificielle et du Numérique auprès du Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Patrick Hetzel, Clara Chappaz était jusqu’à présent directrice de la French Tech.

Comme le mentionne dans sa réaction Henri d’Agrain, délégué général du Cigref, cette évolution tant de l’intitulé du poste que de sa position est surprenante. Le numérique est-il bien compris comme un enjeu économique et de souveraineté nationale ? Alors que se discutent actuellement des sujets essentiels pour notre souveraineté à Bruxelles (comme la future directive EUCS), la France sera-t-elle bien représentée ? Avoir un intitulé comportant « intelligence artificielle » avant même le « numérique » semble indiquer une mauvaise compréhension du sujet sauf à considérer, comme Henri d’Agrain, qu’il s’agit de rassurer Madame Michu qui a peur de Hal et de Skynet.

Clara Chappaz a un profil cependant des plus intéressants. Diplômée de l’ESSEC (2011) et titulaire d’un MBA de la Harvard Business School (2018), elle a débuté sa carrière par des missions de planning stratégique au sein d’Apple et de Disney avant de rejoindre le groupe Pernod-Ricard pour un an comme analyste innovation et développement commercial. Si on excepte son passage en stagiaire au BCG à l’occasion de son MBA, elle s’est ensuite totalement consacrée à l’économie numérique. De 2013 à 2016, elle a ainsi eu plusieurs postes au sein du e-commerçant asiatique spécialisé en mode Zalora Group. Elle a ensuite co-dirigé plusieurs start-ups : la place de marché en puériculture Lullaby (2017-2018), le e-commerçant Lyst (2018-2019) et le e-commerçant Vestiaire Collective (2019-2021). Ses postes ont été systématiquement côté stratégie économique ou marketing, jamais côté technologique. Depuis octobre 2021, elle était directrice de la French Tech.


En savoir plus

- Le gouvernement de Michel Barnier.

- La réaction d’Henri d’Agrain, délégué général du Cigref.