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AUFO : un club pour tous les unir avec Oracle

Par Bertrand Lemaire | Le | Gouvernance

Après la fusion entre l’AUFO et le Club JDEdwards, les utilisateurs de toutes les solutions Oracle sont désormais dans une seule association. Le 1er octobre, celle-ci organisait sa Journée annuelle autour du thème de la place de l’IA dans les entreprises.

De gauche à droite : Yohann Garcia et Emmanuel Ruez, co-présidents de l’AUFO. - © Républik IT / B.L.
De gauche à droite : Yohann Garcia et Emmanuel Ruez, co-présidents de l’AUFO. - © Républik IT / B.L.

Si l’Association des Utilisateurs Français d’Oracle (AUFO) est née il y a trente ans, en 1994, elle vient de connaître une nouvelle phase de son histoire suite à son rapprochement avec le Club JDEdwards. Après la fusion avec le Club Peoplesoft, c’est donc désormais l’ensemble des clients des solutions Oracle en France qui dispose d’une seule association d’utilisateurs. Le 1er octobre 2024, l’AUFO organisait la première Journée Club Utilisateurs avec l’association unifiée, désormais co-présidée par Yohann Garcia et Emmanuel Ruez. Yohann Garcia présidait le Club JDEdwards et Emmanuel Ruez l’AUFO avant la fusion. Le thème de la journée était « Maturité des entreprises face à l’IA : qui mène la danse, les entreprises ou les technologies ? ».

En trente ans, l’association a suivi les évolutions de l’éditeur Oracle. « Les rapprochements entre clubs utilisateurs se sont faits au rythme des besoins des adhérents » a expliqué Emmanuel Ruez. D’abord consacrée essentiellement à la base de données, ce sont plutôt les applications métiers qui occupent l’AUFO désormais. Réunissant 140 entreprises de toutes tailles, l’association organise des ateliers et d’autres occasions d’échanges entre clients d’Oracle sans la pression commerciale de l’éditeur. A ce jour, un millier de personnes physiques sont enregistrées dans les activités, chaque adhérent pouvant déléguer autant de salariés qu’il le souhaite. L’objectif affiché de l’AUFO est bien sûr de croître en nombre d’adhérents mais aussi en nombre de personnes physiques participantes. A l’occasion de la récente fusion, l’association s’est dotée d’un bureau permanent en plus du Conseil d’Administration.

L’IA, entre incompréhension et croissance de la performance

Le sujet du jour, à savoir le déploiement de l’IA en entreprises, a été étudié d’une part avec des témoignages (comme celui de Decathlon recourant à de l’IA pour de la recommandation en e-commerce, des chatbots internes et de la prédiction logistique), d’autre part avec l’intervention de la chercheuse à l’EHESS Asma Mhalla. Celle-ci a insisté très fortement sur le fait que l’intelligence artificielle, au sens où trop de gens l’entendent, n’existe pas. Elle se rapproche donc de l’opinion de Luc Julia. Il faut se souvenir que derrière le concept d’IA, il y a bien de multiples systèmes algorithmiques à des fins variées : prédictif, analytique, reconnaissance, recommandation… La récente popularisation de l’IAG (intelligence artificielle générative) a accru la confusion à cause de son côté magique pour de nombreux utilisateurs.

Asma Mhalla est chercheuse à l’EHESS. - © Républik IT / B.L.
Asma Mhalla est chercheuse à l’EHESS. - © Républik IT / B.L.

Pour la chercheuse, l’IA doit être une aide à la décision mais ne jamais remplacer l’humain. Trop souvent, la machine est vue comme infaillible alors que les hallucinations ne sont pas accidentelles : elles sont structurelles. Malgré tout, l’IA est victime tous les dix ans d’un narratif catastrophiste après un encensement tout autant démesuré. « L’IA n’est qu’un outil et il ne faut pas l’oublier » a-t-elle insisté. Et l’entraînement à base de données pas toujours bien maîtrisées n’est pas sans poser problèmes, tant du point de vue de la vie privée que de la propriété intellectuelle. Christophe Négrier, senior vice-président EMEA South d’Oracle, a rappelé que la base de données autonome avait fait craindre pour l’emploi des administrateurs de bases de données, à tort. L’IA, outil, accroît les performances mais il serait dangereux de vouloir céder la prééminence de notre humanité à des machines.

Les Trophées de l’AUFO 2024

La treizième édition des Trophées de l’AUFO ont récompensé trois entreprises. Le Prix du Public a ainsi échu à l’Agence de Service et de Paiements pour son projet d’évolution de serveurs Exadata de la première génération à la seconde avec mises à niveau des bases de données. Le Trophée Challenge Collectif a récompensé la société de services logistiques Martin Brower pour un déploiement de core-model JDEdwards en remplacement d’un outil maison. Enfin, le Trophée du Déploiement International a été attribué à Michelin pour la migration de Oracle eBusiness Suite de serveurs on premise Exadata vers le cloud OCI avec une centaine d’applications relayées.