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Patrick Richard (Kersia) : « nous avons choisi notre ERP d’abord sur des critères fonctionnels »

Par Bertrand Lemaire | Le | Cas d’usage

Présent dans le monde entier et connaissant une importante croissance externe, Kersia a déployé l’ERP d’Oracle en SaaS pour unifier son SI.

Patrick Richard est chief digital officer et DSI de Kersia. - © Kersia
Patrick Richard est chief digital officer et DSI de Kersia. - © Kersia

« De la fourche à la fourchette » : ce slogan de Kersia exprime bien l’ampleur de son périmètre d’intervention. Ce spécialiste des produits détergents, désinfectants ou biocides s’adresse autant aux éleveurs laitiers qu’aux industries agro-alimentaires. Il dispose d’une trentaine de sites de fabrication, de filiales dans une cinquantaine de pays et d’une présence commerciale dans 120. Ses 2000 collaborateurs lui permettent de générer un chiffre d’affaires de 450 millions d’euros. Issu d’une séparation du groupe Roulier, Kersia connaît une forte croissance externe depuis cinq ans. Chaque filiale initiale disposait d’une implémentation autonome de SAP Business One tandis que les entreprises rachetées utilisaient des ERP très variés (Microsoft Dynamics, Cegid, SAP Business One…). En tout, Kersia devait jongler avec une trentaine de SI, situation qui ne pouvait bien sûr pas durer. La refonte du SI s’imposait.

« Au départ, nous misions plutôt sur la BI pour consolider nos informations financières » se souvient Patrick Richard, chief digital officer et DSI de Kersia. Cette stratégie temporaire avait évidemment de nombreuses faiblesses. D’une part, les solutions déployées n’étaient plus adaptées fonctionnellement à l’évolution du groupe, d’autre part il fallait pouvoir créer des référentiels communs. En septembre 2020, Kersia a donc acté un projet de refonte avec un ERP commun. Trois éditeurs ont été interrogées qui, tous, ont souhaité n’être candidat qu’avec un intégrateur : Microsoft, SAP et Oracle.

Neuf mois pour choisir

Dans un premier temps, le projet avait besoin d’être cadré. Pour créer le cahier des charges, cadrer le budget et aider au pilotage, Kersia a choisi d’être accompagné par le cabinet Deloitte. L’appel d’offres formel a été lancé début 2021. Les trois éditeurs accompagnés de leur intégrateur ont participé à une soutenance où les aspects fonctionnels ont été creusés. A l’issue de cette phase, Microsoft Dynamics a été écarté. Les aspects techniques ont alors été davantage étudiés. Patrick Richard indique : « nous avons choisi l’ERP Oracle intégré par Oracle Consulting et hébergé sur Oracle Cloud. Si, fonctionnellement, Oracle et SAP étaient au coude-à-coude, techniquement, avec Oracle, nous avions un véritable SaaS là où SAP proposait un ERP hébergé en PaaS. »

Le choix final a été acté en septembre 2021. Outre le « bon feeling », Kersia a apprécié d’avoir un interlocuteur unique et surtout d’obtenir un outil qu’il n’aurait pas à gérer techniquement. « Comme tout SaaS, la solution Oracle est mise à jour régulièrement et automatiquement sans avoir à gérer nous-mêmes des montées de versions » se réjouit Patrick Richard. Le modèle économique était classique : à l’utilisateur nommé selon le profil d’usage.

La parole d’abord aux utilisateurs

Patrick Richard insiste : « nous avons choisi notre ERP d’abord sur des critères fonctionnels ». Une quarantaine d’utilisateurs-clés ont, dans un premier temps, travaillé avec Deloitte pour bien cadrer le projet. Ensuite, le nombre d’utilisateurs-clés a été réduit à une dizaine pour des questions pratiques une fois les grands choix opérés. Ce n’est qu’ensuite que les critères techniques ont été pris en compte. « Nous n’avions pas d’a priori en faveur ou en défaveur du cloud ou du on premise » mentionne Patrick Richard. C’est donc l’opportunité et le comparatif des solutions qui ont guidé le choix final.

L’implémentation effective a débuté en janvier 2022. Le projet se mène comme tous les projets de ce type. Le core model est actuellement déployé en sites pilotes : les fonctions groupes et la zone Europe de l’Est (République Tchèque, Pologne et Slovaquie). Compte tenu des probables nouvelles acquisitions, le déploiement devrait être totalement achevé en 2026. Il s’effectuera par zones. Chaque zone est soit un ensemble de petits pays (par exemple : Bénélux et Scandinavie), soit un pays important (la France par exemple).

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