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Emeria a unifié ses données au service de ses clients et de sa performance

Par Bertrand Lemaire | Le | Cas d’usage

Le groupe Emeria (ex-Foncia Groupe) a refondu son système d’information pour passer à des outils centralisés centrés clients et non plus patrimoine. Entre des outils développés en propre ou en PaaS/SaaS, le spécialiste des services immobiliers a installé un ELT Fivetran.

Florent Seine est Chief Data Officer d’Emeria. - © D.R.
Florent Seine est Chief Data Officer d’Emeria. - © D.R.

Entre la gestion de copropriétés, la gestion locative, les transactions immobilières et de nombreux services connexes (diagnostics techniques, courtages en assurance…), le groupe Emeria revendique une place de leader en Europe et dans le monde en matière de services immobiliers. Selon les pays et les activités, Emeria dispose de nombreuses marques. Connu en France sous l’enseigne Foncia, le groupe compte 700 agences en France avec un total de 17 000 collaborateurs et génère un chiffre d’affaires d’environ 1,5 milliard d’euros. Depuis 2018, une refonte importante du système d’information est menée qui a impliqué, par exemple, de refondre récemment la manière de traiter techniquement le patrimoine de données. Outre les besoins métiers, il s’agissait de sécuriser le SI et de garantir la conformité réglementaire des traitements effectués.

Auparavant, chaque agence disposait d’un outil de gestion on premise, certes commun en termes techniques mais les bases de données étaient locales et donc dispersées. La consolidation était opérée dans un datawarehouse sous PotgreSQL avec un reporting à base de tableur. Cet outil s’avérait inadapté aux nouvelles exigences en plus d’être obsolète. Depuis 2018, Emeria a ainsi développé un outil de gestion propre baptisé Millenium. « Plus d’une centaine de personnes travaillent sur cet ERP depuis 2018 car aucune solution du marché ne convenait pour couvrir nos besoins spécifiques » justifie Florent Seine, Chief Data Officer d’Emeria.

Un changement de philosophie

Outre la création d’un outil unifié, Millenium visait à changer la philosophie de l’outil de gestion. Florent Seine indique : « notre objectif était de mettre le client au centre au lieu du patrimoine. » Au lieu d’avoir un système organisé autour des biens, ce sont bien les personnes qui deviennent le centre. Si une même personne est locataire de plusieurs biens (un appartement et un parking par exemple) ou également propriétaire, il est ainsi reconnu comme un individu unique. L’ERP Millenium a été construit en mode cloud : il est donc hébergé sur AWS et développé en Java/Node.js. Il s’agissait ensuite de mieux exploiter les données nativement rassemblées au lieu de l’ancienne consolidation. Cette meilleure exploitation passait évidemment par une meilleure exposition des données à tous les métiers tout en tenant compte des impératifs de confidentialité.

La couche analytique a été construite progressivement pour répondre à ce besoin. Les anciens indicateurs ont, notamment, dû être recréés dans le nouveau cadre technique. Il n’était plus question d’utiliser de tableur individuel à cette fin. D’une manière générale, Emeria a adopté une approche Cloud First et même SaaS First. Ainsi, toutes les fonctions de gestion Finances/Ressources Humaines sont couvertes par le SaaS Workday. La datavisualisation est sur Tableau, le datacatalog sous Datagalaxy et le datawarehouse sur Snowflake sous AWS.

Connecter aisément les outils

Pour assurer la gestion des flux entre l’ERP Millenium, les autres sources de données (Workday…) et la plate-forme sous Snowflake, Emeria a choisi l’ELT de Fivetran. « La simplicité d’utilisation déconcertante de Fivetran nous a permis d’intégrer rapidement de grands volumes de données dans notre environnement » se réjouit Florent Seine. Il ajoute : « l’intégration d’un nouveau flux peut s’effectuer facilement par un simple technicien, ce qui nous est bien utile car l’équipe data d’Emeria est plutôt orientée data et assez peu IT. Tout est bien accompagné avec beaucoup de clic-bouton. Il serait compliqué de faire plus simple. » Au contraire de l’ancienne approche open-source auto-administrée, Fivetran étant en SaaS, tout est managé.

Si les connexions sont par nature en flux continus, le taux de rafraîchissement est programmable, Emeria ayant ainsi pu passer d’un rafraîchissement sur des fréquences mesurables en semaines ou en mois à un rafraîchissement quotidien. Florent Seine relève : « techniquement nous pourrions réaliser un rafraîchissement toutes les cinq minutes mais cela impliquerait des coûts supplémentaires sur la plateforme Snowflake/AWS sans que cela soit justifié. La fréquence de rafraîchissement dépend donc du cas d’usage et de ce qui est utile, concrètement, de trois heures à une nuit en général. » Côté Fivetran, par contre, aucun surcoût ne serait facturé, la facturation s’effectuant à la quantité de données traitée : qu’il y ait dix transferts de dix gigaoctets ou un seul transfert de cent gigaoctets, ce sera le même coût. Cependant, une réflexion est actuellement menée sur la pertinence, selon certains cas d’usage, d’accroître la fréquence de rafraîchissement.

Une histoire qui se poursuit

Ce rafraîchissement plus important pourrait notamment être adopté dans le cadre d’un déploiement d’une customer data platform (CDP), en l’occurrence Imagino sur AWS. « Le choix d’une CDP composable, outre le sens de l’histoire, permet d’éviter les doublons d’outils en recourant juste aux modules dont nous avons besoin » remarque Florent Seine.