Quelle est l’empreinte carbone des principaux acteurs du numérique ?

Dans le cadre du reporting RSE, notamment en lien avec la directive européenne CSRD, les entreprises doivent publier les éléments de leur empreinte carbone globale. Si le scope 1, les émissions directes internes, est relativement facile à calculer, le scope 2 (émissions liés à la production par des tiers d’énergie utilisée dans le scope 1) et surtout le scope 3 (émissions indirectes, dont tous les prestataires et fournisseurs) sont beaucoup plus complexes à estimer. Or le scope 3 comprend des prestataires du numérique. Transférer un SI d’un datacenter interne à un prestataire externe (cloud ou non) transfère l’énergie utilisée pour son fonctionnement du scope 1 au scope 3 mais cette énergie doit toujours être comptée. Le cabinet AdVaes a réalisé une étude sur l’empreinte carbone des prestataires du numérique actifs en France. Cette étude peut donc être utilisée par les entreprises dans le cadre du calcul de leur scope 3 pour sa partie numérique.

Cependant, première du genre, cette étude a encore ses limites, clairement indiquées par le cabinet. D’une part, l’information n’est pas toujours disponible pour le seul marché français (certains acteurs sont de fait exclus des classements). D’autre part, les chiffres donnés relèvent tout de même du seul déclaratif. Malgré tout, les chiffres communiqués peuvent servir de base pour les premiers travaux. L’étude donne des chiffres sur un totale de 80 prestataires pour les années 2021, 2022 et 2023. Les classements se basent sur les rapports millions de tonnes CO² sur millions d’euros de chiffres d’affaires. Ils tiennent donc compte de l’évolution de l’activité. Les classements indiquent également les évolutions de ce rapport afin de valoriser ceux qui améliorent leur performance et ceux qui, au contraire, voient leur leur performance se dégrader.

Worldline est ainsi, avec -32,9 % sur son rapport CO²/CA, en tête du classement des prestataires même si le rapport 2023 est banal avec 70,5. L’éditeur SAP est en tête de son propre classement avec -21,5 % mais, en brut, son score n’est pas très bon : 225,2. Le chiffre brut est cependant moins pertinent que la trajectoire car, évidemment, le rapport varie beaucoup en fonction de l’activité.