IA : la France a peur

HAL, Terminator, Bishop… La science-fiction nous a habitué à des intelligences artificielles hostiles à l’humanité. Cette multiplication de fantasmes sur l’IA a laissé des traces comme le démontre la récente étude menée par l’IFOP sur la commande de Learnthings malgré le buzz autour de ChatGPT et les multiples outils similaires depuis l’automne 2022. En 1972, seulement 32 % des Français pensaient que l’IA serait un jour capable d’agir comme les humains. Ce chiffre est passé à 64 % aujourd’hui. Mais 87 % ne souhaitent pas, aujourd’hui, une telle évolution contre 91 % en 1972. L’IAG (intelligence artificielle générative type ChatGPT) suscite l’inquiétude chez 51 % des Français (59 % chez les plus de 60 ans, 31 % chez les 18-29 ans), l’indifférence chez 35 % et l’enthousiasme chez 14 %. 35 % des Français adhèrent à l’opinion « les machines ou intelligences artificielles seront un jour tellement perfectionnées qu’elles finiront par gouverner les hommes ».

Mais, malgré les peurs déclarées, les salariés n’hésitent guère à utiliser (discrètement) l’IA pour faciliter leur travail : 22 % l’utilisent (contre 14 % il y a cinq ans), 55 % sans en informer leur hiérarchie. 63 % des salariés déclarent refuser d’être formés à l’intelligence artificielle dans une optique professionnelle contre 27 % le souhaitant, 10 % l’ayant été. En 2018, 46 % des salariés jugeaient que l’IA pourrait les rendre plus performants mais ce chiffre est tombé aujourd’hui à 29 %. La contribution de l’IA au bien-être a aussi chuté, passant entre 2018 et aujourd’hui de 41 % à 35 %. 68 % expriment des craintes sur les conséquences de l’IA sur l’emploi, 56 % y voyant même un danger. L’IA est ainsi vue comme pouvant remplacer l’humain pour l’essentiel de son travail par un peu moins de la moitié des répondants, 27 % anticipant le remplacement sous dix ans.