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IA/IAG : un succès sous conditions

Par Bertrand Lemaire | Le | Data

Selon une étude Coleman-Parkes / Alteryx, si l’IA/IAG continue de séduire, les entreprises sont conscientes de limites, notamment à cause des compétences requises pour bien en profiter.

L’intelligence artificielle suscite (heureusement) toujours de la méfiance. - © Gerd Altmann / Pixabay
L’intelligence artificielle suscite (heureusement) toujours de la méfiance. - © Gerd Altmann / Pixabay

L’intelligence artificielle (IA) et, en particulier, l’intelligence artificielle générative (IAG) sont des technologies à la mode. Les entreprises veulent s’en emparer, les déployer et accroître ainsi leur performance. Mais, pour y parvenir, des compétences précises sont nécessaires. Or ces compétences ne sont ni actuellement présentes ni en cours de recrutement par les entreprises selon les données d’une étude Coleman-Parkes pour Alteryx. Pourtant, la prise de conscience de cette difficulté commence à émerger.

Ainsi, 59 % des répondants juge que le recrutement d’un Chief AI Officer sera primordiale pour une approche holistique de la stratégie IA de l’entreprise. Son rôle sera de coordonner les différents services (commerciaux, IT, RH, juridiques, etc.) en matière d’IA et d’en harmoniser les pratiques à l’échelle de toute l’entreprise. Selon Alteryx, 400 personnes déclarent sur Linkedin disposer du titre de Chief AI Officer. Les entreprises cherchent à recruter plusieurs profils en priorité : les ingénieurs d’applications d’IA, responsables de la conception et du développement de modèles alimentés par l’IA (33 % des répondants cherchent ce profil), les ingénieurs logiciels chargés de concevoir et développer les programmes (23 %) et les chercheurs en IA (28 %) qui impulsent l’innovation grâce à la recherche et au développement de systèmes IA. D’autres profils sont vus comme plus secondaires, les ingénieurs prompts (19 %) chargés de communiquer et d’entraîner les modèles d’IA par exemple. 57 % des répondent estiment que ces profils seront indispensables pour tirer partie d’un déploiement généralisé de l’IAG.

L’IA va amener de vrais bouleversements dans les ressources humaines

Si, aujourd’hui, il est connu qu’il y a une pénurie de talents data, la situation pourrait changer grâce à (ou à cause de) l’IA et surtout l’IAG. 71 % des répondants prévoient ainsi qu’au cours des trois prochaines années, il y aura un excédent de talents dans le domaine de la technologie. En effet, l’IAG sera de plus en plus utilisée pour le développement informatique et data. Pour s’adapter aux évolutions, 70 % des décideurs en entreprise déclarent qu’il est plus important pour leurs employés d’être polyvalents que de se spécialiser dans un domaine.

L’être humain restera nécessaire pour la majorité des répondants. Le travail humain reste ainsi avec de vraies plus-values : la créativité (57 % des répondants la citent), l’esprit critique (41 %), l’émotion (41 %) et la moralité (22 %). Malgré tout, dans les critères actuels de recrutement, seuls 18 % des répondants citent l’esprit critique et 21 % la créativité parmi les compétences les plus convoitées.

A propos de l’étude

L’étude « Définir l’Entreprise de Demain » a été réalisée par le cabinet Coleman-Parkes sur la commande d’Alteryx. Elle est basée sur une enquête menée en septembre et octobre 2023 auprès de 2 800 décideurs informatiques, analystes de données et chefs d’entreprise en Amérique du Nord et du Sud, en Europe, en Asie, en Australie et au Royaume-Uni, avec une représentation égale du secteur public, de l’industrie (y compris la supply chain), des services financiers et bancaires, et de l’IT pour des entreprises allant de moins de 500 salariés à plus de 10 000. 60 % d’entre-elles avaient un chiffre d’affaires moyen de plus d'1 milliard de dollars.