BPCE offre l’agilité dans le paiement digital
Par Bertrand Lemaire | Le | Applicatif métier
BPCE lance une solution d’encaissement digital destinée autant aux indépendants qu’aux grandes enseignes devant gérer des pics d’activité. La cybersécurité de la solution est un élément clé amplement souligné par le groupe bancaire.
Le 14 novembre, le groupe BPCE a annoncé le lancement d’une nouvelle offre de paiement digital basée, pour l’heure, sur la technologie propriétaire Tap to Pay d’Apple, disponible dès à présent dans l’ensemble de ses réseaux. Un commerçant ou un professionnel disposant d’un compte dans une banque du groupe BPCE (Caisse d’Epargne, Banque Populaire, Crédit Coopératif…) installant sur son smartphone l’application de paiement électronique de BPCE peut, ensuite, utiliser son smartphone comme un terminal de paiement électronique, avec la même ergonomie et la même sécurité. Il peut alors recevoir des paiements par carte bancaire ou wallet (Apple Pay…) grâce au lecteur NFC du smartphone. Pour l’instant, l’application de paiement électronique n’est disponible que sur iPhone avec la technologie propriétaire Tap to Pay (les modalités de l’accord avec Apple sont confidentielles) mais la disponibilité sur smartphones Android d’un équivalent est promise « sous quelques semaines » par Yves Tyrode, directeur général digital et paiements du groupe BPCE, avec de probables limitations sur les modèles supportés (ne serait-ce que pour disposer d’un lecteur NFC).
Saluée comme une « innovation majeure dans les paiements » par Hélène Madar, directrice générale banque de proximité et assurance du groupe BPCE, cette technologie a, de fait, le mérite de l’extrême simplicité. Hélène Madar a indiqué : « notre ambition est d’offrir à tous les clients professionnels, quelque soit leur taille, la meilleure expérience de paiement. » Yves Tyrode a souligné que le groupe BPCE avait une longue histoire d’innovations dans les paiements : premier groupe bancaire à lancer Apple Pay en 2016, premier à implémenter les virements instantanés, en charge du paiement dans 179 pays pour la billetterie des Jeux Olympiques Paris 2024… Le groupe revendique une première place comme « banque des commerçants » avec un quart des commerçants parmi ses clients, de la TPE à la grande enseigne. Parmi ses 35 millions de clients, 1,5 sont des professionnels (indépendants, TPE…). Et le groupe gère 33 millions de cartes bancaires.
Transformer un smartphone en terminal de paiement électronique
« Le paiement a toujours deux facettes : celle du commerçant et celle du consommateur » a rappelé Hélène Madar. Pour le consommateur, l’usage de l’application de paiement électronique ne change rien par rapport à des terminaux de paiement électronique de dernière génération. Il peut ainsi l’utiliser avec les cartes Visa, Mastercard et American Express ainsi que les principaux wallets. En cas de besoin, le client pourra saisir son code confidentiel sur l’écran du smartphone. Le ticket doit cependant être envoyé par e-mail, faute d’imprimante. Pour le commerçant, par contre, le changement est important puisqu’il lui suffit de quelques instants pour transformer un smartphone ordinaire en terminal de paiement électronique, smartphone qui ne le quitte pas de toutes façons. « Ce que les gens ont en main, c’est leur smartphone, il fallait donc que ce soit cet objet qui soit utilisé pour que notre solution soit vécue comme simple » a jugé Hélène Madar.
La cybersécurité est évidemment un sujet clé pour ce type d’application et Yves Tyrode a insisté sur la sécurisation de la solution. Il a ainsi relevé : « toutes les saisies, toutes les données stockées ou transférées, sont intégralement chiffrées du début à la fin, exactement comme sur un terminal de paiement électronique classique. » Et si le smartphone est perdu ou volé ? Au pire, un voleur ne pourrait qu’encaisser au profit du commerçant lésé, a souri Yves Tyrode. L’iPhone a été choisi pour le lancement pour plusieurs raisons, la principale étant que deux tiers des commerçants utilisent, selon BPCE, des smartphones de cette marque. La deuxième est que, pour l’heure, l’application de paiement électronique utilise la technologie propriétaire Tap to Pay d’Apple.
De nombreux cas d’usage
La solution est bien sûr destinée d’abord aux artisans, aux indépendants et aux professions libérales, y compris en mobilité (comme un intervenant à domicile). Hélène Madar a souligné : « s’équiper d’un terminal de paiement électronique reste un frein important à l’acceptation du paiement électronique par un professionnel ». Le premier objectif est bien de faire sauter ce verrou. Mais les grandes enseignes aussi sont concernées. En effet, pouvoir déployer une flotte de terminaux de paiements supplémentaires à la demande couvre de nombreux usages dans ces entreprises comme un pic d’activité (soldes…), l’ouverture d’un magasin éphémère (voire d’un simple corner), couvrir une activité saisonnière, disposer d’un stand sur un salon ou une foire, etc.
L’abonnement mensuel d’un terminal de paiement électronique se compte en dizaines d’euros mais les frais de transaction sont faibles. Ses services sont également nettement plus riches que ceux d’une telle application (comme l’intégration automatique du flux d’encaissement au système de caisse). Avec l’application de paiement électronique de BPCE, l’abonnement mensuel (sans engagement) est de moins de cinq euros par smartphone et n’est dû que si la solution a été utilisée dans le mois. La commission de transaction est comparable aux autres outils destinés aux usages occasionnels : 0,15 euro de frais fixes par transaction et 1,25 % sur les montants encaissés. Pour lancer la solution, les frais et abonnements sont offerts jusqu’en mars 2024.
Sur la photographie
De gauche à droite :
- Hélène Madar, directrice générale banque de proximité et assurance, groupe BPCE ;
- Yves Tyrode, directeur général digital et paiements, groupe BPCE.