Olivier Nollent (SAP France) : « nous répondons présent face aux enjeux de transformation »
Par Bertrand Lemaire | Le | Logiciel
Suite au départ de Frédéric Chauviré, Olivier Nollent a été nommé en juillet 2022 managing director de SAP France. Il nous présente ici sa vision et les axes de ses actions alors que va s’ouvrir la Convention USF 2022.
Après Dell, Microsoft, Salesforce… pourquoi avez-vous rejoint SAP ?
Olivier Nollent : Je connais SAP de longue date. J’ai travaillé avec cet éditeur comme partenaire de nombreuses fois. SAP est une très belle entreprise qui accompagne les entreprises grandes comme petites depuis cinquante ans. Le portefeuille de solutions, d’offres cloud notamment, est remarquablement vaste. De même, SAP possède une vraie expertise de ses marchés.
Bien sûr, avant de rejoindre SAP France, j’ai eu l’occasion de rencontrer et d’apprécier une équipe très intéressante.
Et puis SAP est une entreprise européenne. J’ai eu envie de contribuer au développement de la seule entreprise européenne du numérique de cette taille.
Quelle est la mission qui vous est confiée par Christian Klein, le CEO de SAP ?
Tout d’abord, il faut accélérer le développement des solutions cloud conformément à la stratégie développée mondialement par Christian Klein.
En deuxième lieu, nous devons cultiver une proximité avec nos clients qui sont, en ce moment même, en train de connaître une profonde transformation.
Enfin, nous devons être concentrés sur la valeur apportée à nos clients. En fait il s’agit de nous assurer que la bascule cloud que nous promouvons apporte bien la valeur promise.
Vous avez été nommé récemment et votre prédécesseur n’est guère resté longtemps. Pourquoi une telle instabilité à la tête de SAP France ?
Suite au départ de mon prédécesseur, resté deux ans, il y a bien sûr eu une période d’intérim, ce qui est normal. L’équipe de direction est plutôt stable et permet de garantir la continuité de nos opérations et de nos relations avec nos clients.
D’ailleurs, la stratégie est claire et continue, au niveau mondial, depuis l’arrivée de Christian Klein.
Avec l’ERP, SAP était plutôt ancré dans le on premise avant l’évolution et l’élargissement de ses offres. Aujourd’hui, où en est l’évolution de votre activité entre les différentes offres, on premise ou cloud notamment ?
Au deuxième trimestre 2022, l’activité cloud a, au niveau mondial, cru de 34 %, en avance de nos plans. La bascule vers le cloud est donc beaucoup plus rapide que ce que nous avions prévu. Aujourd’hui, le cloud est majoritaire dans notre chiffre d’affaires.
Et, côté S/4Hana, nous avons vu une croissance de 100 %.
Le programme SAP 3000 de formation de consultants SAP a rassuré vos clients sur la possibilité de trouver les ressources pour les accompagner dans leurs évolutions vers le cloud et S/4Hana. Où en êtes-vous dans la réalisation de ce programme que tous vos clients considèrent comme stratégique ?
Ce programme est en effet, c’est incontestable, stratégique. Il est absolument critique pour le développement de SAP en France. Nous continuons donc de le pousser et même de l’accélérer. Nos engagements concernent la formation et la certification de consultants pour accompagner la migration vers S/4Hana et le cloud. Plusieurs axes et actions sont ainsi mis en œuvre.
Nous avons besoin de travailler sur la marque employeur SAP afin d’attirer les talents, y compris vers nos partenaires. Ce travail est à mener en particulier vers les universités et les écoles d’informatique. L’excellence est aussi un objectif. Nous voulons renforcer les expertises de nos partenaires et nous menons à cette fin des revues régulières avec ceux-ci.
Côté initiatives, je peux vous parler du Partner Talent Initiative. C’est un programme mené au niveau de SAP EMEA Nord (région à laquelle appartient la France) d’accompagnement de nos partenaires en termes de recrutement, de formation et de certification. L’objectif de ce programme est d’embaucher 150 consultants en France avec deux mois de formation à temps plein.
Avec Adecco, nous avons un partenariat commun avec NTT Data et Capgemini pour nous aider à trouver des collaborateurs. Pour l’instant, nous en sommes encore à un stade de pilote et donc à un objectif assez modeste de 50 consultants.
Par ailleurs, People2Work consiste à aller chercher des populations en recherche d’emploi (jeunes diplômés, public expérimenté en reconversion…) en nous appuyant sur Fitec, M2I et un troisième partenaire que nous continuons à chercher pour l’instant. Nous avons des objectifs de 300 recrutements en 2022 et 500 en 2023. Au-delà de nos besoins propres, nous contribuons ainsi également au retour à l’emploi.
La Partner Academy est également une initiative de formation avec des centres de formation, par exemple Ecole by Capgemini. Là, l’objectif est de 500 consultants en 2022.
Je cite encore un exemple : nos outils de e-learning gratuits, Learning.sap.com, qui permettent d’aller jusqu’à la certification.
Et nous essaierons d’aller au-delà de ces objectifs.
La récente augmentation de la maintenance de 2,12 % alors que la crise est évidente ne va-t-elle pas rallumer « la guerre de la maintenance » ? Qu’est-ce qui la justifie ?
Comme toutes les entreprises, SAP n’est évidemment pas épargnée par l’inflation. Il s’agit donc d’un réajustement des contrats alors qu’il n’y a pas eu d’augmentation depuis près de dix ans ! 2,12 % est le taux maximum appliqué en France, taux inférieur à ce qui se pratique dans la plupart des autres pays. Nous faisons cet ajustement en toute transparence et nous pensons que nos clients vont comprendre la situation.
Autre sujet qui inquiète vos clients, la bascule cloud était auparavant sur vos propres datacenters mais, de plus en plus, s’opère sur des hyperscalers. Pourquoi ce changement ?
C’est un point compliqué et il est important de souligner notre attachement au respect de la réglementation. La majorité des acteurs du marché, même des acteurs natifs du cloud, font désormais le choix de se reposer sur les trois hyperscalers. Ceux-ci ont en effet un avantage compétitif certain et majeur pour délivrer un service au niveau mondial avec les coûts les plus bas. Ce choix s’impose donc de lui-même.
SAP permet, pour sa part, à ses clients, de choisir sur quel hyperscaler, parmi les trois mondiaux, et dans quelles conditions, ils souhaitent être hébergés. Dans tous les cas, SAP s’assure de pouvoir délivrer un service conforme à la réglementation de chaque secteur. Pour aller encore plus loin, nous avons mené un investissement avec Arvato en Allemagne pour créer des instances sur Azure managées par Arvato.
La prochaine Convention USF (Utilisateurs SAP Francophones), les 5 et 6 octobre 2022, à Lyon, va être votre première. Quel va être votre message essentiel aux clients de SAP français et à l’écosystème de SAP en France ?
Je suis à la fois très enthousiaste et ravi d’échanger avec nos clients et nos partenaires. Ils doivent savoir que SAP est à leurs côtés et répond présent face à leurs enjeux de transformation.
Nous voulons toujours plus les accompagner tout au long du cycle de vie de nos solutions pour nous assurer que la valeur promise soit effectivement délivrée.
Et nous voulons nous assurer que nous répondons à la hauteur de leurs attentes sur leurs enjeux en termes de réglementation, de développement des compétences et de responsabilité sociétale et environnementale, en particulier sur la durabilité de leurs investissements.
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