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Erik Marcadé (SAP) : « étendre le nombre de personnes pouvant créer des apps est une vraie demande »

Par Bertrand Lemaire | Le | Logiciel

Après le SAP TechEd des 15 et 16 novembre 2022, Erik Marcadé, Director SAP Labs Paris, revient sur les principales annonces et les repositionne dans le cadre de la stratégie de l’éditeur.

Erik Marcadé, Director SAP Labs Paris, revient sur les annonces du TechEd. - © SAP
Erik Marcadé, Director SAP Labs Paris, revient sur les annonces du TechEd. - © SAP

Pouvez-vous nous expliquer les objectifs du TechEd ?

Le TechEd s’est déroulé les 15 et 16 novembre 2022 à Las Vegas, avec des retransmissions à San Francisco et Berlin. L’année de SAP est marquée par deux événements majeurs : SAPphire en mai ou juin et TechEd à l’automne. SAPphire est plutôt destiné aux décideurs, TechEd aux développeurs. Les annonces faites sur le TechEd sont donc en principe plus techniques tandis que, sur SAPphire, elles sont plus business.

Cette année, quelles ont été les grandes annonces de SAP au TechEd ?

Elles ont surtout concerné les produits de la gamme SAP Build. Cette marque ombrelle concerne nos offres de low/no code. Nous avons réalisé plusieurs acquisitions dans ce domaine et elles sont aujourd’hui intégrées dans cette gamme.

L’objectif de ces produits est de permettre aux experts métiers de procéder à des développements rapides tout en utilisant le modèle sous-jacent de données de SAP et en se connectant à toutes les API de SAP.

Dans le même ordre d’idées, nous avons fait évoluer nos offres de RPA issues notamment initialement du rachat du Français Contextor et aujourd’hui présentées dans l’offre SAP Build Process Automation. Désormais, l’offre de process mining issue du rachat de Signavio s’intègre avec la RPA pour déployer les optimisations de processus.

SAP Build Workzone, qui permet de créer des portails web d’accès à SAP, enfin, complète l’offre et nous donne une couverture fonctionnelle équivalente aux acteurs tiers de low/no code.

Bien sûr, il est toujours possible de développer des apps ou des scripts sur ces outils sans rapport avec les autres modules SAP mais leur principal intérêt est bien d’hériter des fonctionnalités de la SAP Business Technology Platform. Par exemple, ce qui est conçu sous SAP Build hérite de la gestion des droits de SAP.

Côté clients, quelles tendances vous ont été remontées lors de l’événement ?

Clairement, étendre le nombre de personnes pouvant créer des apps est une vraie demande des clients. Le langage historique de SAP, c’est ABAP, mais on peut aussi développer pour se connecter à SAP en Java, en Python, etc. Mais le manque de développeurs fait qu’il est nécessaire de permettre à plus de gens de créer des apps grâce au low/no code mais en conservant une gouvernance et un contrôle assurés par la DSI. Avec le low/no code, nous comblons en partie le déficit RH sans que cela ne tourne à la jungle.

Avez-vous d’autres initiatives pour combler le déficit en ressources humaines ?

A l’occasion du TechEd, d’autres annonces importantes ont concerné justement le e-learning et la certification. Depuis des années, notre offre People2Work vise à former des demandeurs d’emploi qui, ensuite, trouvent en général rapidement un emploi. En France, ce dispositif s’intègre au « Plan 3000 », l’objectif au niveau mondial étant de former deux millions de personnes.

De plus, nous venons de signer un partenariat avec Coursera pour que cette plate-forme propose des formations certifiantes de niveau 1.

Ce type d’actions constitue une vraie demande des clients et des partenaires.

Votre politique Cloud est parfois critiquée. TechEd a-t-elle été l’occasion d’annonces sur le sujet ?

La transition vers le Cloud de SAP concerne surtout l’ERP car, dans le porte-feuille SAP, de nombreux rachats (Ariba, Concur…) étaient cloud native ! De plus, S/4HANA a été développé nativement pour le cloud IaaS.

Notre stratégie est d’aller vers les hyperscalers en « 4+1 ». Les « 4 », ce sont bien sûr Alibaba, AWS, Google et Microsoft. Le « +1 » correspond aux datacenters que nous conservons en propre.

Certains concurrents pensent pouvoir être compétitifs face, par exemple, à AWS ou Google. Mais beaucoup de clients ont déjà fait leurs choix d’IaaS. Nous, nous leur simplifions la vie. Et même certains concurrents qui voulaient privilégier leurs propres infrastructures ont été amenés à s’ouvrir aux hyperscalers.


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