Convention USF : vent debout face aux crises
Par Bertrand Lemaire | Le | Logiciel
L’USF (association des Utilisateurs SAP Francophones) tient sa Convention Annuelle les 11 et 12 octobre 2023 à Nantes. Le thème de l’année est : « Les crises, sources de nouveaux modèles de pensées ». Retour sur le premier jour.
Etymologiquement, la « crise » est une action nécessaire. Il faut être capable de prendre du recul, réfléchir et agir pour ne pas être submergé. Ce petit rappel a été fait par Gianmaria Perancin, président de l’USF (association des Utilisateurs SAP Francophones), en ouvrant la Convention USF 2023 à Nantes le 11 octobre 2023. « Les crises, sources de nouveaux modèles de pensées » en est effectivement le thème. Evénement majeur de l’écosystème SAP en France, la Convention USF se tient les 11 et 12 octobre 2023 au Palais des Congrès de Nantes avec environ 3000 participants (presque 1400 le premier jour) et 104 partenaires dans l’espace d’exposition. Outre les plénières, la Convention est aussi un ensemble de 75 ateliers de retours d’expériences en plus d’une soirée de gala.
Coeur du sujet de cette édition, les entreprises doivent donc répondre aux crises par l’innovation. Comme avec l’éducation des enfants qui doit les préparer au monde de demain et pas à celui d’aujourd’hui qui, bientôt, ne sera plus, les entreprises doivent se préparer au monde de demain, pas ne réagir qu’à celui d’aujourd’hui. Bien entendu, à l’USF, on s’efforce de le faire avec les solutions SAP. Mais l’éditeur n’est pas incontournable : si sa stratégie déplaît à ses clients, il reste possible de le quitter. Alors que les sujets de mécontentement des utilisateurs se multiplient, ce petit rappel de Gianmaria Perancin, dans son discours inaugural, n’est pas innocent.
Entre Cloud First et Cloud Only, il y a une nuance
Le premier sujet de fâcherie, c’est bien sûr l’évolution de la maintenance : l’inflation subie par les clients de SAP, 5 %, n’est certes pas la pire du monde des logiciels, mais la question est le contenu du service fourni. Lorsque la direction de SAP annonce des investissements uniquement dans le cloud public, cela mécontente les utilisateurs. En particulier, avec la facturation électronique obligatoire, il est nécessaire que tous les clients soient servis, y compris ceux utilisant SAP ECC 6 on premise.
Cloud first, oui, mais pas cloud only ! SAP a commencé à rassurer les utilisateurs à ce sujet. Mais Gianmaria Perancin insiste sur la nécessité pour les clients de définir leur propre roadmap, notamment pour le rythme et les modalités de passage vers le cloud, et de ne pas subir celle de l’éditeur. Si certaines entreprises quittent SAP parce que les produits ne répondent plus à leurs besoins, l’USF les accompagnera jusqu’au dernier jour comme s’y engage Gianmaria Perancin. La crise climatique est une autre des crises à prendre en compte. Certes, les outils de SAP vont être utiles pour créer les rapports exigés par les obligations réglementaires en matière de RSE. Mais l’écoconception de SAP est en doute. Et les utilisateurs ont besoin de connaître l’empreinte environnementale de l’usage de SAP pour leurs propres calculs d’empreinte environnementale.
Face aux crises, savoir se transformer
Le premier intervenant tiers en plénière est venu parler de transformation des entreprises et de leurs processus avec une intervention intitulée « Vos processus métiers : la clé pour accélérer votre transformation et réaliser la valeur en continu ». Il s’agit de Wassilios Lolas, Global VP, Market Impact chez SAP Signavio. Pour lui, « tout projet SAP ou S/4Hana est avant tout un projet métier avec une transformation des processus. La mise en production d’un tel projet n’est que le début d’une amélioration continue ». Sur ce point, l’USF ne peut qu’être d’accord, l’association réclamant régulièrement de la valeur business pour justifier les projets de bascule d’ECC 6 vers S/4Hana. Face aux crises, sujet du jour, Wassilios Lolas insiste sur le fait qu’il faut prendre des décisions pour les surmonter, pour se transformer.
A propos de l’USF et du SUGEN
L’USF (Utilisateurs SAP Francophones) est une association totalement indépendante de l’éditeur SAP. Elle rassemble les utilisateurs de toutes les solutions de celui-ci, pas seulement les ERP ECC 6 et S/4Hana, en France et en Suisse Romande essentiellement (avec quelques membres d’autres pays).
L’USF rassemble à ce jour 450 entreprises membres (dont 50 du secteur public) représentant 3700 individus participant à ses réunions. Parmi ses membres, il y a 75 % du CAC 40 et 66 % du SBF 120.
Le SUGEN (SAP User Groups Executives Network) est un réseau de responsables d’associations d’utilisateurs SAP à travers le monde. Il permet une coordination et des échanges entre les différents clubs d’utilisateurs.
Gianmaria Perancin est l’actuel président de l’USF et du SUGEN.
Mais, trop souvent, les projets de transformation échouent, en général par incapacité à se focaliser sur les processus et sur l’accompagnement du changement. « Les humains sont au centre » insiste Wassilios Lolas. La gestion des processus est évidemment le rôle de Signavio dans la galaxie de produits de SAP. Bien sûr, il ne faut pas automatiser un mauvais processus, même avec de l’IA pour les augmenter, mais il est indispensable d’améliorer les processus avant toute chose. Le rachat en cours de LeanIX par SAP renforcera le lien entre la gestion des applications (LeanIX) et celle des processus (Signavio).
Enfin, pour achever la première matinée de plénière, Thomas C. Durand, youtubeur de La Tronche en Biais et vulgarisateur de l’esprit critique, est revenu sur les raisons de croire et sur la nécessité de remettre en cause les soi-disant experts, surtout face aux crises.
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- Les utilisateurs de SAP accumulent les sujets de mécontentement.
Sur la photo
De gauche à droite :
- Elysabeth Blanchet (déléguée générale de l’USF),
- Gianmaria Perancin (président de l’USF),
- Magali Nogueira (responsable marketing et communication de l’USF).